C’est devenu une pratique dont les parents ne peuvent se passer. Les cours de soutien pour les enfants scolarisés font désormais partie intégrante du processus pédagogique des élèves. Un processus dont la qualité laisse, souvent à désirer. Les vacances de printemps en sont déjà à leur deuxième semaine, mais pour la plupart des enfants qui ont eu droit à des cours de récupération, elles n’ont sont qu’a leur début. En effet, la première semaine des vacances a été consacrée aux cours de récupération des quinze jours de vacances forcées, imposées par la vague de froid qui s’est abattue sur la région. Cette semaine est aussi une occasion pour certaines élèves de s’améliorer en terme de rendement. Un résultat sur lequel misent énormément les parents qui n’hésitent pas à y mettre l’argent nécessaire afin que leurs chérubins réussissent. Notamment en cette période de l’année, où le passage au stade supérieur sera déterminé. Les cours de soutien sont réclamés par les parents, et parfois même par les élèves. Des cours, jadis, réservés aux candidats aux différents examens, se sont répandus, pour toucher les différents paliers scolaires, et toutes les matières enseignées. Ainsi, des maths aux sciences naturelles, en passant par les différentes langues enseignées, entre autres, l’arabe, le français et bien évidement tamazight, les cours de soutien ne manquent pas. Les enseignants sont dans la plupart des cas des anciens du secteur, ou encore en poste. Cela, n’empêche pas certains nouveaux licenciés de s’atteler à cette tâche, et de tenter à leur tour de prodiguer certaines connaissances aux jeunes élèves, du voisinage notamment. Toujours est-il, les cours de soutien, ou les cours supplémentaires sont dispensés en contre partie de sommes d’argent, parfois exagérées, mais que les parents n’hésitent pas à investir, dans l’espoir de voir leurs enfants améliorer leurs résultats à l’école. « Ma fille, qui est en cinquième primaire, arrive à assimiler facilement ses cours, notamment les matières littéraires. Mais elle trouve quelques difficultés en maths, c’est pour cette raison que je l’ai inscrite à des cours supplémentaires depuis le mois de janvier. Ca me fait des dépenses en plus, 600 dinars par mois, mais que voulez vous ? Il faut bien que nos enfants réussissent », dira une mère de famille. Il y a aussi des élèves qui, de leur propre initiative, réclament des cours supplémentaires. « Je passe mon bac et je n’aime pas réviser seul, les cours supplémentaires m’offrent l’occasion de me retrouver avec mes camarades pour réviser ensemble. A raison de trois fois par semaine, nous passons en revue, pratiquement, toutes les matières, en plus de l’arabe que nous enseigne l’institutrice », nous a confié un élève. Toujours est-il que, la généralisation de ces cours de soutien, et cours du soir, risque de mettre en doute le système scolaire, les manuels, voire même, les méthodes des professeurs.
On a, en effet, tendance à penser que sans des cours supplémentaires, l’élève n’a aucune chance de réussir. Mais, à voir les conditions et les méthodes suivies dans cet enseignement secours, les bénéfices espérés peuvent n’être qu’un leurre.
T.Ch.
