Le doublage est « une alternative » au manque de production cinématographique en tamazight induit, notamment, par le manque de moyens matériels, a déclaré dimanche à Tizi-Ouzou, Abdelmadjid Bali, membre de l’Office national des droits d’auteur (ONDA). Intervenant lors de l’atelier intitulé « le doublage au service de tamazight », organisé au siège de la radio locale de Tizi-Ouzou dans le cadre de la douzième édition du festival du film amazigh, cet ancien animateur de la radio chaîne II a expliqué qu’ « il faut saisir l’opportunité qu’offre le doublage, ou l’adaptation cinématographiques vers tamazight, pour dépasser l’écueil des contraintes matérielles de création » et « rattraper le retard » enregistré en matière de création et de production dans le domaine du 7ème art. M. Bali a ajouté qu’il faut, toutefois, être « exigeant en matière de qualité et de choix de la langue, pour ne pas dénaturer l’œuvre originelle ». L’intervenant a saisi l’occasion pour déplorer « la mauvaise qualité » des doublages diffusés sur la TV Tamazight (TV 4) ou la langue utilisée est « une sorte de patchwork de tamazight qui dénature l’œuvre initiale et ne permet pas d’apprécier la version doublée » d’où « l’intérêt pour cette chaîne de télévision de passer à la production », a-t-il précisé.
A ce propos, le réalisateur de certains doublages de films de dessins animés dont « Les Mucucu » et « Le monde de Narnia », Samir Ait Belkacem, a expliqué que le choix de la langue est défini par l’objectif qu’on veut atteindre. Et d’expliquer « si nous nous sommes contentés de doubler +Les Mucucu+, en utilisant pour support une langue standard, ce film serait passé inaperçu, nous avons donc opté pour une adaptation dans une langue usuelle et accessible pour restituer le côté plaisant de l’histoire ». Mme Claudine Cabay Chatel, actrice canadienne qui a, à son actif, 337 films doublés, a souligné que « la difficulté de cet art réside dans le respect des ouvertures et fermetures de la bouche de celui qui parle pour donner l’illusion que le personnage s’exprime dans la langue du doublage ».
Elle explique que la comédienne qui fait du doublage doit disposer d’une mémoire phénoménale pour pouvoir se souvenir et restituer l’énergie du personnage initial, sa respiration, son articulation, ses émotions. Elle salué à cet égard, les travaux de doublage effectués par Samir Ait Belkacem

