Le temps qui tue

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l S’il est une frange de la société qui, en plus d’endurer faim et soif et accessoirement sevrage en nicotine, s’ennuie à nourrir pendant le Ramadhan, c’est bien la caste des retraités. Vidés de leurs propres maisons par des épouses acariâtres et des brus pas commodes, ils ne savent où aller, errant comme des âmes en peine, d’un quartier à un autre, d’une mosquée à une autre. Encore que pour ce dernier refuge, le silence religieux imposé à tous, ajoute un plus à leur détresse. Rendez-vous compte, en leur ôtant le droit d’évoquer leurs souvenirs, la société ne fait que les mutiler d’avantage. Le comble, la parole qui tue plutôt qu’elle ne blesse, c’est l’allusion à leur improductivité…Difficile quand on a atteint l’âge canonique et que les jambes perclues de rhumatismes ne suivent plus, de tuer le temps, jusqu’à l’heure du f’tour ! En vérité, c’est le temps qui tue nos braves pépés !

M. R.

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