“Donnez-moi des terrains, je vous construirai des logements !”

Partager

Le ministre de l’habitat et de l’urbanisme, Noureddine Moussa, s’est rendu, avant-hier, à Béjaïa où il a visité les villages Taregragt et Ait Ali Oumhand, relevant de la daïra de Darguina, lesquels ont été lourdement affectés par des glissements de terrain.

Il est important de dire que cette visite du ministre dans deux villages aussi reculés de Kabylie a eu un écho dans toute la wilaya de Béjaïa et n’a pas manqué de susciter, chez les uns, des interrogations quant au véritable objectif de cette virée. Certains ne voient, en cette venue, qu’ « un coup médiatique » en prévision des prochaines élections, d’autres ont estimé qu’elle est justifiée par la catastrophe qui a touché ces deux localités. Quoi qu’il en soit, la venue du ministre a redonné des couleurs aux habitants de Taregragt et d’Ait Ali Oumhand, qui se sont vu dépassés par la gravité de la catastrophe et ne peuvent, désormais, compter que sur l’état pour estomper les glissements de terrain qui menacent leurs villages. A Taregragt, le ministre, accompagné du wali et d’une équipe de la DLEP de Béjaïa, a été conduit par les villageois sur les endroits qui ont subi des glissements de terrain, pour qu’il constate les dommages et la gravité. Le constat étant, Noureddine Moussa a déclaré que « les villageois peuvent s’estimer heureux qu’il n’y ait pas eu des pertes humaines ou des blessés », et d’ajouter que « ni les villageois, ni lui même, ni l’état, ne peuvent faire face au phénomène des glissements de terrain », en réponse à un villageois, dont la maison menace ruine, qui a exprimé son désarroi à la vue du ministre. Noureddine Moussa a, par ailleurs, ordonné le lancement d’une étude globale du phénomène des glissements de terrain dans la région tout en promettant l’engagement d’un projet visant à contrecarrer le phénomène en question par la construction de murs de soutènement. En outre, en ce qui concerne les maisons déjà endommagées, au nombre de 20 dans le seul village de Taregragt, dont deux ont été complètement englouties, le ministre s’est déclaré sur les lieux, favorable à l’attribution d’un quota de logements sociaux pour ceux qui ont été affectés, à condition que les villageois se chargent eux-mêmes de trouver des terrains pour accueillir le projet. C’est le même constat qui a été fait au village Ait Ali Oumhand et c’est les mêmes promesses auxquelles ont eu droit les citoyens ont vu, aussi, une vingtaine de maisons du village se fissurer ou complètement traînées par le sol en mouvement. Il est, par ailleurs, important de signaler qu’un jeune villageois de Taregragt a interpellé le ministre pour lui donner, en sa qualité d’architecte, son opinion en termes techniques sur les glissements de terrain qui menacent son village. Pour ce jeune architecte, « ces glissements de terrain ont commencé au tout début des travaux de terrassement pour un projet de construction d’un lycée, dans la partie basse du village où une source d’eau n’a pas été captée et drainée. Les autorités ont été alors alertées dès que les premiers symptômes d’affaissement de sol se sont manifestés », et d’ajouter que « l’équipe chargée de l’étude n’a pas cherché à trouver l’épicentre du problème ». En somme, le constat dans les deux villages est « alarmant » vu les importants dégâts subis par les maisons déjà touchées et la menace qui pèse sur celles qui se trouvent aux alentours. Les villageois, eux, n’ont qu’à prendre leur mal en patience et attendre que les promesses soient suivies d’effets.

M.H. Khodja

Partager