Le chef-lieu en décomposition

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Draâ Ben Khedda s’enlise de plus en plus dans l’anarchie qui l’asphyxie chaque jour davantage. Le centre-ville en est un exemple illustratif. Dès l’entrée Est de Draâ Ben Khedda, à Mouldiouane, le visiteur aura déjà une petite idée de l’état de déliquescence qui saute aux yeux. Le boulevard Amirouche est difficile à traverser, tant à pied qu’en voiture. Les trottoirs sont squattés depuis plus d’une dizaine d’années. Le peu d’espace qui restait est grignoté par les bouchers et par de nouveaux revendeurs d’objets divers entre autres. Les véhicules circulent en zigzaguant : les chauffeurs évitent les innombrables nids-de-poule plus ou moins larges et profonds, visibles sur toute la longueur de l’artère principale. Cet état, pourtant dénoncé à plusieurs reprises dans nos colonnes, ne semble pas attirer l’attention des responsables. La place 8 Mai 1945 est un cafouillis. Elle est méconnaissable ! Un autre marché informel, parallèle au marché-bidonville déjà en place, s’installe dans l’anarchie et dans la durée. Un abri est érigé sur des barres de fer soudées en guise de stand. Avec l’absence de tout contrôle et de l’Etat, cet exemple sera suivi sans aucune inquiétude par les autres qui ne demandent que cette solution de facilité. En face, les stands du marché couvert ne sont toujours pas attribués, car les listes ne font pas l’unanimité de tous les marchands recensés au départ. Cela remonte à une dizaine d’années et sa construction à… 1983. Qui paye toutes ces factures d’énergie électrique piratée de l’éclairage public ? L’APC ferme les yeux et ne lève pas le petit doigt. Quant à l’environnement, mieux vaut ne pas en parler dans une ville qui se complaît dans cette situation! Les déchets ménagers sont piétinés ou enjambés à plusieurs endroits. Les poubelles sont toujours pleines et les odeurs de plus en plus fortes (place du 8 Mai). L’éclairage public laisse à désirer. L’amélioration urbaine tant souhaitée ne voit pas le jour. Les autorités sont plutôt occupées par les élections législatives qui accaparent l’attention et dont le spectre du boycott se dessine à l’horizon.

Arous Touil

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