Les sept diplomates algériens du consulat de Gao, enlevés jeudi dernier au nord du Mali par un groupe dissident d’Al Qaida au Maghreb, demeurent toujours détenus par leurs ravisseurs, a indiqué hier le ministre des Affaires Etrangères, Mourad Medelci.
«Il n’y a pas d’informations concernant la libération du consul d’Algérie à Gao et six de ses collaborateurs», a précisé le ministre, en marge d’un entretien à Alger avec la directrice générale de l’Unesco. «Dès que le comité de crise, mis en place par le département ministériel, aura des informations crédibles, le ministère des Affaires Etrangères les portera à la connaissance des opinions publiques nationale et internationale», a assuré le ministre algérien. Une déclaration sous forme d’un démenti aux informations ayant circulé la veille, faisant état de la libération du Consul algérien et de ses six collaborateurs des mains de leurs ravisseurs. Le chef de la diplomatie algérienne a affirmé en outre, que « le gouvernement algérien s’est engagé à travailler avec toutes les parties ayant une influence, pour aboutir à une issue heureuse». Sans le dire ouvertement, Mourad Medelci fait certainement référence au Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), très influent dans le nord du Mali et qui avait tenu à se démarquer ouvertement des groupes islamistes armés. En effet, des informations font état du fait que le MNLA fait de la libération des otages algériens « la priorité des priorités », afin de ne pas s’attirer les foudres du gouvernement algérien, surtout que cet enlèvement intervient la veille de la proclamation par le MNLA de l’indépendance de l’Azawad. Un enlèvement revendiqué pour rappel, par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), un groupe dissident d’Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi).
«La fermeture des frontières avec le Mali n’est pas écartée», selon Ould Kablia
Pour sa part, le ministre de l’Intérieur et des collectivités locales, Daho Ould Kablia, a affirmé dans un entretien accordé hier au Quotidien d’Oran, que, face à la situation prévalant actuellement au nord du Mali, la fermeture des frontière avec ce pays voisin n’est pas à écarter. «Nos frontières sont strictement contrôlées, mais l’éventualité de leur fermeture n’est pas écartée. Nous allons nous concerter avec le ministère des Affaires Etrangères pour en décider», a déclaré Ould Kablia qui a fait remarquer que la situation demeurait difficile aux frontières, vu que « Les conjonctures changent, avant il y avait le terrorisme, ensuite, il y a eu la collaboration entre les terroristes et les narcotrafiquants ». Il a ajouté : « il se trouve que les groupes ethniques ont des problèmes politiques qui viennent se greffer sur le reste ».
Sur l’identité des auteurs de l’enlèvement, le ministre de l’Intérieur, tout en écartant l’hypothèse que le MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) en soit responsable, a souligné : « Si ce sont les islamistes qui ont fait ça, ils recherchent le coup d’éclat. Parce qu’enlever un consul algérien fait partie de leurs méthodes pour se valoriser et se donner de l’envergure ».
A. C.

