«La liberté d’entreprendre est notre credo»

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La Dépêche de Kabylie : Vous êtes l’une des rares figures, connues sur la scène politique locale depuis l’avènement du multipartisme, en lice pour les législatives de mai prochain. Vous avez vécu, d’une manière ou d’une autre, les différents rendez-vous électoraux. En quoi, les législatives à venir seraient-elles spéciales ?

Baïliche Embarek : Ces législatives sont très importantes pour l’Algérie car il y va de sa stabilité. Elles le sont aussi car elles permettront à la nouvelle assemblée d’approfondir les réformes en cours afin de projeter l’Algérie dans le concert des nations modernes et développées. Le peuple algérien trouvera, en ces élections, un changement pacifique dans les pratiques au quotidien. Dans le cas contraire, et c’est ce que nous ne souhaitons guère, le changement interviendra d’une autre manière. Et ce qui se passe dans les pays arabes, imposé par un environnement international très turbulent, en est la preuve.

Un discours politique et rationnel a-t-il une chance de se faire entendre, parmi ce brouhaha généré par la prolifération des postulants à la députation ? Cette prolifération ne favoriserait-elle pas, plutôt, l’instinct tribal et communautaire au détriment du «vote civique» ?

D’abord, nous regrettons cette prolifération de listes conduites par des individus sans parcours ni projet politique. Cependant, nous pensons que les algériens sont mûrs et capables de juger si un discours politique est rationnel, même si, malheureusement, le tribalisme comme donnée sociologique perturbera le vote civique. Toutefois, nous restons confiants en l’esprit responsable des électeurs et des électrices qui sauront transcender ces pesanteurs sociologiques.

Que diriez-vous aux Bouiris, pour les convaincre à voter pour la liste que vous pilotez ?

Notre liste renferme de jeunes algériennes et algériens propres, compétents, diplômés, sérieux, animés d’une volonté de bien faire et portant l’Algérie dans leur cœur. Je fais un appel aux électrices et aux électeurs de la wilaya de Bouira à voter massivement pour le MPA, parce que notre programme socioéconomique est porteur de solutions à leurs problèmes d’emploi, de logement et autres. La liberté d’entreprendre est notre réponse aux attentes de nos concitoyens.

L’ex UDR était clair sur l’idée de régionalisation en prônant le fédéralisme. Le concept est-il toujours d’actualité au MPA?

En effet, la régionalisation, dans le cadre de la décentralisation administrative garantissant l’unité de la nation, nous la concevons dans un état stable et fort. Ce concept participera à valoriser les spécificités régionales et le développement local. Il permettra aux algériennes et aux algériens de vivre en harmonie avec leur environnement socioculturel. La complémentarité des régions enrichira, à coup sûr, l’économie nationale.

Tamazight sera, sans doute, convoquée par tous, lors de la campagne électorale. Il semble qu’au MPA, vous êtes plutôt

favorable à la régionalisation linguistique…

Tamazight étant constitutionnalisée grâce au combat mené par plusieurs générations, a permis de lever le déni identitaire qui a frappé durant des décennies, l’une des composantes de l’identité nationale. Aujourd’hui, il s’agit d’encourager la recherche et la production intellectuelle, culturelle et linguistique, sans aucun préjugé idéologique. La loi sur les partis nous interdit d’utiliser les composantes de l’identité nationale à des fins politiques. Toutefois, au MPA, nous pensons que les langues régionales trouveraient naturellement leur officialisation dans le cadre d’un état décentralisé fort, uni et stabilisé.

Quelque chose à rajouter ?

Je termine en lançant un appel fraternel et sincère, à toutes les électrices et électeurs, à faire du 10 mai 2012 un jour de fête et de voter massivement pour une Algérie souveraine, démocratique, sociale et républicaine, où le bien être des citoyens sera l’objectif primordial.

Propos recueillis par Salas O. A.

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