Cheikh El-Madjid, pour les intimes, un infatigable promoteur dans le mouvement associatif, fervent militant de la cause berbère, a rendu l’âme à l’âge de 62 ans, mercredi dernier. Telle une trainée de poudre, la nouvelle s’est répandue à travers toute la vallée de la Soummam. Ainsi, il laisse derrière lui une carrière mouvementée et pleine d’humanisme. Après son bref passage au sein de l’école nationale d’ingénieur et technique de l’armée (ENITA) qu’il abandonnait vite, il devint par la suite enseignant de la langue française. «Ce qui est de particulier chez cheikh El-Madjid, c’est qu’il n’a jamais observé une grève. On vient de perdre une figure emblématique avec toutes les valeurs qu’il incarnait, la sagesse et l’honnêteté dont il n’hésitait pas à transmettre à ses élèves ainsi qu’à ses collègues», regrette Mourad Béchir, vice P/APC d’Akbou et ex-élève du défunt. En parallèle de son métier d’éducateur, cheikh El-Madjid fut également très connu pour son engagement dans le mouvement associatif. En effet, il était le louveteau dans les scouts depuis 1963, puis responsable de SMA (Scouts Musulmans Algériens) de 1969 jusqu’au 1980. Il travaillait aussi comme coordinateur de l’UNJA. Son parcours ne s’arrête pas là ! Il a contribué vivement à la création de l’une des premières associations humanitaires dans la région (Dialogue et Action) en occurrence, occupant d’abord le poste de vice- président, puis celui de secrétaire général jusqu’en 2003. Les fléaux sociaux tels que le sida, la drogue étaient son souci majeur ; d’ailleurs, c’était avec ses amis notamment Ami Saïd qu’il les avait combattus. Pour cela, il était vice-président de la fondation algérienne pour la lutte contre la drogue et la toxicomanie. L’ultime poste qu’il a occupé jusqu’à son dernier souffle est celui de secrétaire général de l’association L’étoile culturelle d’Akbou. «Sa dernière présence parmi nous était lors d’une réception d’une délégation étrangère au niveau du siège de l’association», dira M. Salah Loualia, vice président de ladite association.
Enfin, la dépouille du défunt est inhumée, vendredi au cimetière de Ifren. La levée du corps a vu l’assistance de nombreuses personnalités, de la société civile, l’office de l’alphabétisation « annexe Béjaïa» et des hauts responsables locaux. Ainsi, ils l’ont accompagné à sa dernière demeure. D’ailleurs, on peut distinguer des personnalités officielles, à l’image des directeurs de la DAS et de la DJS, du chef de daïra, des élus locaux, à leur tête le P/APC, ainsi que d’autres compagnons et amis du défunt qui étaient, du reste, très nombreux.
Des messages de condoléances sont parvenus, à l’image de ceux des mouvements associatifs, qu’ils soient nationaux ou internationaux, des personnalités du sport, de la culture, de la sphère politique et de la santé sans oublier l’UNICEF et le réseau NADA (pour la protection de l’enfant). Tous estiment que c’est une grande perte pour le mouvement associatif.
Menad Chalal