“C’est un drame !”

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L’objectif du ministère de la culture est de récupérer les salles de cinéma relevant actuellement des collectivités locales.

C’est ce qu’a signifié la ministre du secteur, Khalida Toumi, hier à l’émission invité de la rédaction de la chaîne 3. Le moins que l’on puisse dire est que Khalida Toumi n’a pas été tendre avec le ministère de l’Intérieur et des collectivités locales auquel elle incombe la responsabilité de l’état délétère dans lequel se trouvent les salles de cinéma au niveau national. « Je suis navrée, mais il n’est pas dans les attributions du ministère de l’Intérieur et des collectivités locales de faire de la culture», affirma la ministre de la culture. Et d’ajouter : «Si on ne veut pas du ministère de la culture qu’on l’assume !».

Khalida Toumi regrette que «des gens sont totalement autorisés à se mêler de la culture quand ils n’ont aucune compétence dans le domaine». «C’est un drame !», jugera-t-elle.

L’invitée de la rédaction fait état de l’existence de 250 salles de cinéma à l’échelle nationale. «Le ministère de la culture a pu récupérer 10 salles en les mettant sous sa coupe, ces dix dernières années», révèle-t-elle, affirmant que les salles de cinéma ne relevaient pas du patrimoine du ministère de l’Intérieur jusqu’à 1968, lorsque « malheureusement, dit-elle, le ministre de la culture, de l’information à l’époque en a fait la concession pour une durée indéterminée aux APC». Pour Toumi, il est temps de récupérer ces salles.

«J’appelle les citoyennes et citoyens qui estiment que le cinéma est un moyen fondamental de culture, d’éducation et d’information, mais aussi un moyen pour créer de l’emploi et un moyen fondamental pour véhiculer et produire une image sur nous-mêmes, à se mobiliser à ce que les salles de cinéma reviennent au cinéma et pas aux bureaucrates». Pour la ministre, il est nécessaire que chaque domaine soit géré par le secteur concerné donnant l’exemple de l’éducation nationale, de la santé et de l’enseignement supérieur. Toumi termine en affirmant que la culture est aussi importante que le pain, l’hôpital et l’école.

Pour illustrer cette importance, la ministre rappelle la décennie noire qu’a vécu le pays durant les années 1990, coïncidant justement par la suspension du ministère de la culture.

M. O. B.

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