Les habitants de Thikhamine réclament leur recasement

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La grogne sociale prend de l’ampleur à Akbou et la vague de contestation affecte, cette fois-ci, la fermeture de la RN26 au lieudit Lethnayene Thakdhimet par les habitants de Thikhamine qui demandent leur recasement dans les plus brefs délais.

«C’est depuis 1963 qu’on réside dans des gourbis où les murs menacent à chaque instant de s’effondrer sur nos têtes. On veut nos logements, on est las d’attendre», peste un jeune résidant à Tikharabine. Sur la même longueur d’ondes, des dizaines de citoyens, âgés entre 30 et 60 ans, sont montés au créneau lundi dernier en procédant au blocage de la RN26. Seule la satisfaction de leur revendication, semble-t-il, mettrait fin à leur détermination. «On veut des décisions définitives pour notre recasement», réclame un autre protestataire. A cet effet, ils refusent au départ toute éventuelle négociation avec le chef daïra qui était sur les lieux. «On a souvent interpellé les responsables, notamment le chef daïra. Pratiquement chaque semaine, on lui parle de notre problème et le danger qui nous guette. Cependant, on ne reçoit que des promesses qui ne sont jamais tenues», ajoute-t-il. D’autres manifestants enchainent : «Le chef de daïra est bel et bien au courant de notre problème puisque on l’a déjà averti. Il a dit à ce propos qu’il n’en avait cure de notre action puisque, d’après lui, les routes étaient déjà fermées !». Le chef de daïra, lui, nie totalement les propos des contestataires. «Je n’avais jamais reçu un quelconque préavis faisant état d’un recours à la fermeture de la route», dira-t-il. Avant d’ajouter : «Le recasement de ces habitants n’a rien à avoir avec la distribution de logements. Ils ne sont pas concernés par les décisions. Ils seront recasés dès que les logements soient achevés». Après de longues tergiversations, les deux protagonistes ont fixé un rendez-vous pour mardi prochain afin de résoudre définitivement ce problème. «Nous avons finalement eu une promesse, notamment des garanties de la part du chef de daïra, en programmant une réunion pour mardi prochain au niveau du siège de la daïra. Prendront part à la réunion, le directeur de l’OPGI, le chef de daïra, lui-même, ainsi que nos représentants», apprend-on, de l’un des contestataires. Il est à signaler que la cité de GMS (garde mobile sécurité) est l’une des anciennes bâtisses dont l’existence remonte à la période coloniale. D’ailleurs et selon nos interlocuteurs, elle était connue sous le nom de la cité «Igoumiyene» où, d’après eux, les commodités de la vie sont très minimes voire même utopiques. D’ailleurs, 208 foyers recensés en 2007 sont sommés en principe de quitter leurs ghettos, suite à leur état rétrogradé. En 1997, il y a eu une fuite de gaz au sein des bâtisses, la Sonelgaz a immédiatement intervenu, et a établi un bilan accablant sur l’ensemble des menaces d’explosion qui guettent les lieux. Les intempéries de février dernier n’ont pas passé sans y laisser leurs traces.

Menad Chalal

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