Rush sur la cueillette des asperges

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Devant la poussée inflationniste qui touche les produits d’origine agricole et les denrées alimentaires en général, de nombreux villageois de la vallée de la Soummam ont trouvé la parade pour s’alimenter à moindre frais. La carde, mais surtout les asperges, qui poussent à foison en cette belle saison, constituent des succédanés de prédilection. Sans bourse délier, on s’offre ainsi à loisir des brassées de ce végétal à la fois frais, naturel et gorgé de vitamines. De quoi relever le plus insipide des plats et titiller la plus émoussée des papilles gustatives. Les prairies, les clairières et autres sous-bois de la vallée de la Soummam sont investis chaque jour par une flopée d’amateurs d’asperges. Durant les week-ends et les jours fériés, d’aucuns y emmènent leurs progénitures, dont le boucan et les piaillements donnent à ces sorties, des relents de kermesses bucoliques. Selon son degré d’exposition à la lumière solaire et son stade de différenciation, le végétal chlorophyllien arbore une multitude de tons, allant du vert clair au mauve verdâtre, avec souvent, une palette de nuances intermédiaires. «J’ai la chance inouïe d’habiter la campagne et donc, d’avoir des plantes sauvages comme l’asperge, à portée de main. A force de cueillette, cette habitude s’est presque muée en rituel, dont je n’arrive pas à me départir», dira un villageois de la commune d’Ouzellaguen. Pour notre campagnard, une journée de cueillette d’asperges allie le plaisir de la randonnée champêtre au bonheur insoupçonné de la cueillette. «Quand vous avez, en prime, des mets succulents et à titre gracieux, ce n’est pas de refus», renchérit-il. D’autres citoyens des localités, excentrées par rapport aux agglomérations, nous disent se prendre à revivre au rythme des saisons. Comme au temps jadis. Une vie, constatent-ils, en bonne intelligence avec le milieu et en parfaite osmose avec la nature. «Après les champignons, voilà arrivée la saison des asperges et, plus tard, les fruits de l’été comme les mûres. Tous ces dons de la nature nous interpellent pour les préserver, affirme Arezki, résident au village Alma sur les hauteurs de Chellata.

N. Maouche

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