La caravane pour «le départ immédiat et sans conditions» de Mohand Chérif Hanachi de la présidence de la JSK, poursuit son périple à travers les régions et les contrées de la Kabylie, pour sensibiliser les supporters sur la nécessité du changement qui passe nécessairement par le départ de M. Hanachi.
Avant-hier jeudi, les membres de cette caravane, conduite par les anciennes gloires de la JSK et du « Jumbo JET » dont Mouloud Iboud, Ali Bellahcen, Kamal Abdeslam et Farid Ayache étaient les hôtes de la daïra de Beni Yenni, où le comité local les a invités à rencontrer le public. Au niveau de la maison de jeunes Keddache Ali de Beni Yenni, la délégation est arrivée vers 14h3o et a été chaleureusement accueillie par une foule nombreuse aux cris de « Hanachi barra ». En présence de nombreux anciens de la JSK dont Issad, Dda Houna et les frères Kebbous, la rencontre s’est déroulée dans une salle pleine à craquer composée de jeunes, de moins jeunes et aussi de vieux « militants » de la JSK, venus des communes voisines comme Yatafen, Iboudrarène et même d’Alger. Avant que Mouloud Iboud ne prenne la parole pour s’adresser au public dont une bonne partie était restée à l’extérieur de la salle, faute de places, un poème a été déclamé par Mohamed Chami, archiviste autodidacte et poète, à la gloire de la JS Kabylie. L’ancien capitaine de la JSK, entrera dans le vif du sujet dans la langue chère à Mouloud Mammeri, en lui rendant d’abord hommage ainsi qu’à Abdel Kader Khalef, deux personnalités qu’on ne doit jamais oublier et qui ont beaucoup milité et donné pour « Tamazight, la Kabylie et la JSK », en particulier Abdel Kader Khalef grâce à qui la JSK a connu le sommet de sa gloire. Il rendra également hommage aux défunts Slimane Azem et Matoub Lounès qui avaient, eux aussi, ce club dans leurs cœurs. Expliquant la mobilisation des anciens de la grande famille de la JSK, Iboud dira : « Depuis des années, le club se porte mal et je l’ai dit depuis longtemps. Le public a déserté le stade depuis 4 ans, les résultats sont de plus en plus mauvais et l’équipe qui, jadis, jouait les premières places à chaque saison, se débat pour éviter la relégation, alors même que s’agissant de l’effectif, on ne cesse de ramener des joueurs à coup de millions ». Défendant leur groupe et leurs coéquipiers de tout procès à l’encontre de « la personne du président de la JSK », les conférenciers ont précisé : « le seul but de notre présence ici est d’éclairer l’opinion publique sur ce qui menace aujourd’hui, et plus que jamais, la JSK, mon club et celui de tous les supporters, et de nous mobiliser pour un changement radical à la tête de la JSK ». Tchipalo, Abdeslam et Ayache, abondant dans le même sens, ont expliqué de leur côté : « Un personnage qui déclare publiquement qu’il n’ya pas d’hommes en Kabylie pour prendre la JSK, ne mérite pas d’être son président », en soulignant que le problème avec Hanachi est qu’il refuse tout dialogue ni avec les anciens joueurs ni avec les membres de la commission de réflexion que préside Mourad Yousfi. « Les anciennes gloires du Jumbo Jet en particulier, épopée à laquelle il n’a participé ni comme joueur ni en tant que dirigeant, il veut les effacer complètement de l’histoire du club », dira encore Iboud. A un intervenant qui reproche à la commission de Yousfi et les membres de la présente caravane de participer à la pression que subit le club à quelques matchs de la fin de saison et de « trop charger le président », Tchipalo a d’abord répondu : « ni les membres de la commission ni nous autres anciens joueurs, ne sommes responsables de la situation actuelle du club dont le président actuel assume seul la responsabilité » avant d’asséner : « Je ne suis pas un juge pour lui faire un procès, et si je l’étais, je l’aurais mis en prison », avant d’expliquer qu’avec les 500 milliards de centimes déboursés depuis 18ans de règne, la JSK aurait pu avoir son stade, ses salles de récupération et son hôtel pour l’hébergement. « C’est justement cette mauvaise gestion, et des moyens du club et de son effectif que nous dénonçons », enchaînera Iboud qui rappellera que l’assiette du nouveau stade de Tizi-Ouzou remonte à plus de « 22 ans, au temps du défunt Ben Kaci ». Concernant la déstabilisation de l’équipe qu’on veut « imputer » aux anti-Hanachi, Kamal Abdeslam a répondu par une vérité d’actualité celle concernant le sursis donné à l’actuel entraîneur Mourad Karouf et la venue de Arezki Amrouche à la barre technique du club :« Qui met l’équipe et son staff sous pression ? Le président lui-même, ou nous qui dénonçons cette façon de faire ?», demanda-t-il. Et l’assistance de répondre à l’unisson : « Nous sommes avec vous, Hanachi dégage ! ». Avant de clôturer la rencontre, le coordinateur des délégués des supporters de la JSK, pas celui de Lahcen Nazef qui soutient l’actuel président, a expliqué que c’est à cause des agressions par les barbouzes de Hanachi que le public a déserté le stade, appelant les vrais amoureux de la JSK à les rejoindre maintenant : « parce que nous n’avons peur ni de lui ni de ses soutiens, les vrais supporters et sportifs de la JSK sont tous avec nous, y compris les anciens judokas ». Enfin, les Iboud, Abdeslam, Bellahcen et Ayache ont rassuré les présents, en réaffirmant que leur action n’a aucun rapport avec des ambitions personnelles et que seul les intéresse, le « départ immédiat et sans conditions de l’actuel président pour que d’autres hommes intègres, compétents et capables viennent investir au club », « nous ne sommes pas des demandeurs d’emplois », ont-ils ajouté. Toute la salle a répondu par un tonnerre d’applaudissements, signe d’une totale adhésion, à la revendication du départ de Mohand Chérif Hanachi, que toute la Kabylie et même au-delà réclame de tout cœur, pour le salut de la JS Kabylie.
Nassim Zerrouki