“Je suis favorable à la reconnaissance de l’identité berbère”

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Le Président, et néanmoins candidat à sa propre succession, Nicolas Sarkozy, s’est rendu la semaine dernière à Drancy, accompagné du député-maire de la localité Jean-Christophe Lagarde.

Le cortège a fait un crochet au centre culturel berbère où il a été reçu par Mustapha Saadi, actuel président et membre fondateur de la CBF (Coordination des Berbères de France) et non moins frère de Mohammed Saadi, propriétaire de Berbère TV. Le candidat Sarkozy était certes en campagne électorale, mais n’empêche qu’il avait aussi la casquette de président en exercice, d’où la grande importance donnée, de part et d’autres, à cette visite. Que ce soit chez le candidat, qui se lâchait par moment pour interroger ouvertement l’assistance sur le nombre de berbère dans le monde, et s’informer sur leur présence sur le sol français, ou chez les responsables de la CBF qui ne se sont pas gênés à carrément réclamer la reconnaissance de l’identité Berbère à leur très particulier invité du jour. « Merci de me recevoir dans ce centre dont Christophe me parle depuis longtemps, c’était important pour moi de venir ici, c’est une façon de rendre hommage à la communauté berbère qui se caractérise par une fidélité indomptable à ses racines, à sa langue et à sa culture. Les berbères, c’est 25 à 30 millions de personnes qui descendent jusqu’ aux Touaregs au Mali. Et partout où ils ont été ils ont dû se battre avec beaucoup de force pour maintenir leur spécificité leur identité. C’est une communauté extrêmement nombreuse en France. Et sa deuxième caractéristique est qu’elle n’a jamais posé de problèmes d’intégration. Continuez à respecter nos valeurs, amenez votre identité… Cela fait longtemps que je pense que c’est l’uniformité qui peut poser problème à l’unité et non pas la diversité. Donc, c’est une reconnaissance pour tous les berbères et ce qu’ils apportent à la France et à la république et c’est la certitude, pour vous aussi, de savoir que la communauté nationale est heureuse de vous compter parmi les siens », a déclaré Sarkozy à ceux qui l’entouraient avec un ton plus solennel, prêté à l’homme d’Etat. Les médias présents n’ont pas manqué de l’interpeller sur ce qui reste à faire pour les Berbères en évoquant, entre autres, l’éventualité d’une prise en charge future, par l’Etat français, de l’enseignement de la langue Berbère, ou encore de la mise en place d’une maison de la culture berbère, allusion directe à la promesse faite par le camp de son rival, François Hollande, à travers des engagements renouvelés par Bertrand Delanoë à l’occasion de la célébration du nouvel an Berbère à la mairie de Paris. « Avant de répondre directement à vos doléances, je réitère que l’identité n’est pas un problème pour l’intégration, bien au contraire, c’est un avantage. Je veux rendre hommage à la communauté berbère qui a toujours été un exemple d’intégration dans la république française, sans jamais renoncer à ses racines, sa langue et à son identité.

Le fait qu’il y ait un centre culturel comme ici à Drancy, qu’il y en ait à Paris est une excellente initiative. Il y’a aussi des maires et des élus, c’est à eux de voir ce qu’il convient de faire dans leurs communes pour intégrer la communauté municipale, quant à moi, j’y suis favorable. Deuxièmement, pour l’histoire berbère, qui est si liée à la notre, nous n’aurons qu’à discuter avec la communauté dans son ensemble pour voir quelle forme doit prendre la reconnaissance de cette histoire.

Est-ce qu’elle doit être diplomatique ? Est-ce que c’est un lieu ? Est-ce que c’est les mémoriaux ? Dans tous les cas, j’y suis favorable. Troisièmement, je suis aussi favorable à la reconnaissance du berbère comme une possibilité d’apprentissage d’une langue différente.

La communauté berbère dans le monde, c’est 25 à 30 millions, c’est le bassin méditerranéen même si ça descend jusqu’en Afrique subsaharienne, c’est une langue qui est proche de nous. Etre ici dans ce centre, c’est une volonté de reconnaître l’identité et la culture berbères, et l’apport à la France et à la république Française de cette communauté», dira encore Sarkozy.

De notre correspondante à Paris Nassima Ch

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