La “bravoure” de l’anonymat

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l Contrairement au journal que vous tenez entre les mains — où les noms des rédacteurs et correspondants, même sous couvert de noms d’emprunt, sont identifiables devant la justice —, les sites Internet qui pullulent sur le Web offrent des signatures plongées dans l’anonymat ou, dans le meilleur des cas, des pseudos rocombolesques qui, en tout cas, ne sont aucunement un symbole d’humilité ou d’esprit de modestie. Ils servent plutôt à dissimuler l’identité des auteurs d’abjectes diatribes pour mieux rendre visible leur lâcheté maladive. Un de ces fameux sites — dont nous tairons le nom pour ne pas lui faire de réclame gratuite — laisse passer des messages qui s’attaquent d’une façon ordurière à notre journal et à certains de ses rédacteurs et cela en usant d’un vil langage que nous ne pouvons reproduire ici.Un “courrier de lecteur” inséré dans ce site s’en prend directement à votre serviteur — qualifié d’être à “la solde” de Amara Benyounès et du pouvoir — en se demandant si la signature apposée au bas de ses articles est vraiment la sienne où celle d’un nom d’emprunt. Sur ce point précis, la psychanalyse pourrait être d’une certaine utilité : il s’agit de transférer ses propres culpabilités et ses manifestes inepties sur ceux qu’on érige (ou qu’on nous demande d’ériger) en ennemis.Le site en question se présente présomptueusement comme un défenseur de la culture kabyle, mais à la manière vile et haineuse que lui dictent ses mentors politiques qui n’osent pas s’afficher. Il est, en tout cas, clair que les auteurs de ces écrits orduriers sont tellement gênés et acculés par les autres sons de cloche qui essayent de coller à la réalité de la Kabylie, loin des dogmes et des certitudes stupides, qu’ils se sentent dangereusement aux abois. La tutelle morale et politique qu’ils ont voulu exercer sur cette région se réduisant en peau de chagrin et s’effilochant à vue d’œil, il ne leur reste que le “courage” de l’anonymat et la farce de pseudonymes fantaisistes pour s’attaquer traîtreusement à des correspondants qui, dans la plupart des cas, signent de leurs vrais noms pour rapporter l’information et la réalité d’une Kabylie qui commence à reconnaître les siens.Nous ne savons pas si ces tristes sires se rendent compte de l’anachronisme et de l’archaïsme du procédé quand bien même il serait véhiculé par l’un des moyens technologiques les plus modernes ? Cela nous rappelle étrangement les méthodes surannées que le parti unique utilisait, sur des supports médiatiques de l’Etat, contre ses détracteurs contraints à la clandestinité. Que cette démarche soit reprise en 2005 par de “braves” anonymes de Kabylie, dont les desseins n’ont plus besoin d’être avoués, voilà qui devient tout simplement ridicule et franchement absurde. A une époque où les moyens d’information se sont diversifiés et se rapprochent de plus en plus du citoyen, nous continuons à avoir affaire au commérage, aux cancans et à… la clandestinité.Malgré l’insolence, la bassesse et la lâcheté de ces attaques, notre seule manière de nous indigner, est de continuer à écrire librement, d’assumer nos écrits et… la caravane passe.

Amar Naït Messaoud

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