La campagne électorale pour les législatives du 10 mai est à son premier tiers mais point d’enthousiasme auprès des citoyens. Les panneaux d’affichage, restés, pour la plupart, vierges et inexpressifs servent dans certains quartiers populaires, de support pour tags et graffitis : Un indice fort révélateurs de l’intérêt que portent les citoyens à cette échéance électorale. Pourtant, de l’avis de certains observateurs de la scène politique nationale, cette joute, contrairement aux idées reçues, constitue celle ou la transparence et la neutralité de l’administration est totale. Mais comme les préjugés ont la peau dure, les citoyens peinent à lui accorder le mérite qui lui revient. La presse nationale, hormis la télévision et la radio, a abordé le bilan de la campagne électorale la qualifiant jusque-là de « timide, terne et en deçà des attentes D’aucuns parmi les citoyens estiment que cette campagne était jusque-là non convaincante.
C’est dire que cette campagne électorale peine à trouver encore son rythme de croisière, après une semaine de son démarrage. Les leaders des partis politiques, en battant la campagne à travers tout le pays, n’ont pas encore réussi à sortir les Algériens de leur indifférence. Une indifférence qu’on peut aisément mesurer, par exemple, à travers la faible affluence des citoyens dans les meetings. Hormis cette faible affluence des citoyens dans les meetings organisés par les candidats dans leur circonscription électorale, il est déjà arrivé que certains d’entre eux trouvent des difficultés dans leurs sorties sur le terrain. Comme les candidats de ce parti qui ont failli se faire lyncher à Bab El Oued, après avoir entendu toutes sortes de noms d’oiseaux et de quolibets. Autre fait notable qui renseigne sur l’attitude des citoyens face aux politiques.
Les panneaux d’affichage constituent aussi un indice de température. En dehors des grandes formations politiques, qui ont réussi à coller leurs affiches, la plus part des panneaux restent affreusement nus. Pour ne prendre que l’exemple d’Alger où il y a 37 panneaux, on retrouve les affiches du FLN, du PT, du MPA, du MSP et du RND et accessoirement un petit parti, nouvellement agrée.
Les citoyens ont l’esprit ailleurs Quant aux motifs à cette indifférence des citoyens face à ces élections, il en existe plusieurs.
Dans une interview accordée à un confrère, Farouk Ksentini, président de la commission de promotion des Droits de l’Homme, considère que : « les choses ne vont pas au rythme qu’il faut ».et d’ajouter : « je constate que le citoyen n’est pas attiré par les sorties des partis politiques sur le terrain, comme si les élections ne le concernent pas ». Même s’il est persuadé que ces élections pourraient être l’occasion d’opérer des changements politiques profonds dans le pays, il ne manque pas de mettre en exergue le fait que le climat social n’encourage pas à aller voter, quand le prix de la pomme de terre frise les 100 DA le kilo.
De plus, les expériences passées influent négativement sur l’attitude des Algériens à considérer ces élections comme une opportunité de voir leurs problèmes connaître un début de solution.
En effet, il est coutume d’entendre les citoyens, jeunes ou vieux, dire que « les candidats se comportent différemment avant et après les élections ». Raison pour laquelle, l’enthousiasme et l’espoir d’un changement n’est pas l’apanage des votants qui considèrent que les députés n’ont aucun pouvoir d’être leurs interlocuteurs à l’Assemblés. Et que leurs seules ambitions demeurent les privilèges y afférents à ce poste. S’il est très rare de voir un citoyen s’attarder devant un panneau d’affichage en cette première semaine du début de la campagne électorale, ne serait ce par curiosité force est d’admettre donc les législatives prochaines ne semblent pas intéresser les citoyens.
Ferhat Zafane
