La tête de liste du rassemblement patriotique républicain (RPR) à Tizi-Ouzou, Mehrez Rabah, a animé hier un meeting devant…15 personnes, au niveau de la Maison de la culture, Mouloud Mammeri. Il ne s’agit point d’une « malencontreuse erreur », 15 personnes, c’est en effet le nombre de « curieux » qui ont assisté à ce meeting. Bien entendu, au cours du speatch de l’orateur, qui a tenu à respecter le temps qu’on lui avait accordé soit deux heures ( 9h-11h), il y eut des entrées mais aussi des sorties des présents, toujours est-il que, le nombre n’a pas dépassé tout au long du meeting un chiffre insignifiant.
Le comble, c’est que la tête de liste du RPR n’a pas jugé utile de renoncer à son rassemblement. Comme si de rien n’était, le n°1 de ce parti à Tizi-Ouzou s’est mis à discourir en prêchant véritablement dans un ‘’désert’’. Il a ainsi pris tout son temps, à développer « le projet de société » que propose sa formation. Il a appelé à se rendre en masse aux urnes le 10 mai. L’orateur s’est même permis quelques montées de voix, lorsqu’il s’est mis à critiquer le pouvoir en place. Le meeting était à la limite du ridicule. L’on se demande pourquoi l’animateur n’a pas, tout simplement, annulé sa rencontre et opté pour une rencontre de proximité. Cela dit, ce qui s’est passé hier au niveau de la grande salle de la Maison de la culture de Tizi-Ouzou est loin d’être un cas isolé. Si ça peut consoler la tête du RPR, beaucoup d’autres formations ont connu la même mésaventure. Ce n’est d’ailleurs pas par un simple hasard, si un grand nombre de formations choisissent plutôt des rencontres de proximité lors de cette campagne électorale. A Tizi-Ouzou en fait, hormis le passage de quelques chefs de partis, les meetings ne mobilisent pas les troupes.
La campagne électorale ne semble, du moins jusqu’ici, emballer la population, prouvant que la wilaya est en phase de « dépolitisation » avancée. Les sorties du FFS, l’un des partis les plus implantés dans la wilaya, ne drainent plus grand monde non plus. En somme, et c’est là le moins que l’on puisse dire, la campagne ne séduit pas à Tizi-Ouzou. Il est d’ailleurs difficile, voire aléatoire, de se prononcer pour quel parti votera Tizi, on peut même dire, sans risque de se tromper, que certaines formations n’ont, d’ores et déjà pas grand-chose à espérer. Cette dernière semaine de campagne s’annonce, donc, cruciale et décisive pour les différents partis politiques, s’ils veulent mobiliser les électeurs. Et ce n’est certainement pas en organisant des meetings devant 15 personnes, qu’on réussira à concrétiser ce défi. La campagne électorale, ce n’est pas ‘’le son du micro résonnant’’, amis, c’est aller à la rencontre des citoyens.
M.O.B