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“On est toujours dans l’opposition ! ”

Il y a eu comme un malaise, hier dans la salle de spectacles du Théâtre régional de Béjaïa, avant que le premier secrétaire national du Front des Forces Socialistes, Ali Laskri, ne fasse son entrée pour haranguer la foule.

D’un ton un peu hésitant, Ali Laskri a, d’entrée, tenté de jeter un coup d’éclairage sur la participation du FFS aux législatives de mai prochain. « Le FFS est toujours dans l’opposition, les citoyens nous respectent et nous écoutent. Nous avons engagé un débat inclusif avec nos partenaires syndicaux, des défenseurs des droits de l’homme et notre base, pour leur expliquer les raisons de notre participation à ces élections. Notre participation est une nécessité tactique à même de donner aux algériens l’opportunité pour construire une 2ème République », a-t-il déclaré en fulminant contre ceux qui accusent le FFS d’avoir passé un deal avec le pouvoir. « Nous répondrons à ces gens au moment opportun et nous leur disons que le FFS ne mange pas de cette sauce. Le FFS n’est pas comme les autres partis », a martelé Ali Laskri, avant de descendre en flammes les caciques du régime algérien. « Nos gouvernants sont des dictateurs à l’image de Kadhafi. Après avoir laminé les terrains politique et social, ils veulent maintenant instaurer une autre forme de violence en incitant les gens à sortir dans la rue. Leur seul objectif est de se maintenir en entretenant la violence », a-t-il souligné avant d’appeler les militants et sympathisants du plus vieux parti de l’opposition à faire «plier» ce régime pacifiquement. Poursuivant son réquisitoire contre les tenants du pouvoir en Algérie depuis 1962, le premier secrétaire national du FFS estime que le régime algérien se contente de « satisfecit » venant de France et des Etats-Unis, sans pour autant, poursuit-il, retenir les leçons tunisienne et libyenne. « Ce qui s’est passé par exemple, en Tunisie doit nous servir de leçon, c’est une expérience et non pas un complexe », a-t-il insisté tout en précisant que le FFS « n’accepte pas l’alternative clanique » du pouvoir. Fidèle aux fondamentaux du Front des Forces Socialistes, Ali Laskri, véhément et cohérent à la fois, dépoussière l’un des projets chers au front de gauche algérien. « Nous voulons aller vers une assemblée constituante, crédible et souveraine, promouvoir les vocations des régions pour assurer un développement durable. Nous voulons construire un consensus politique des plus larges possibles, préserver notre souveraineté promouvoir la citoyenneté. Cela ouvrirait la voie à la paix civile et jetterait la base d’une véritable réconciliation nationale », prône-t-il, tout en faisant comprendre aux militants de son parti, venus en nombre l’écouter hier au TRB, que « les seigneurs de la guerre, au lieu de penser aux générations futures et au bien-être des citoyens, lorgnent vers les pétrodollars et surveillent le FFS», tout en maintenant, a-t-il expliqué la majorité des Algériens dans la pauvreté. Pour boucler la boucle, l’orateur invite les caciques du régime à partir pacifiquement.

Halet plaide pour le changement par les urnes à Souk El Tenine

Pour sa part, Halet Rachid, tête de liste du FFS à Tizi-Ouzou a animé une rencontre à Souk El Tenine, en présence de Moussa Tamadataza (7e), du P/APC de Souk El Tenine, également candidat sur la même liste, et bien entendu du secrétaire de la section locale du parti. Après une minute de silence à la mémoire des martyrs de l’Algérie, le secrétaire de la section, Mr Meziani, annonce la couleur en présentant les invités, puis en dénonçant le kidnapping de l’entrepreneur Omar Rabah Ellah. Il a aussi remercié la grande foule qui a répondu à l’appel du Front des forces socialistes. « Beaucoup s’étonnent de la participation du FFS au rendez-vous électoral du 10 mai prochain, certes, aucun changement dans la haute sphère du pouvoir n’a eu lieu, mais dans la société le recul est net et c’est au moment où tout va mal que les hommes doivent être présents. Nous n’avons pas le droit de rater le rendez-vous du 10 mai », dira-t-il. Pour M. Klalèche, le P/APC de la localité et candidat à la députation, la participation du FFS est justifiée : « Au moment où l’Algérie dispose d’un pactole financier, jamais atteint auparavant, la violence, la misère sociale, les kidnappings et le recul des droits de l’homme sont en progression hallucinante, un véritable paradoxe. Savez-vous que le FMI sollicite notre pays pour lui prêter de l’argent, alors que le citoyen peine à se nourrir et se sent partout dans l’insécurité ? Nous n’avons pas le droit de l’abandonner. Nous sommes le parti du peuple et nous serons au premier rang pour défendre ses intérêts. Allons massivement voter le 10 mai prochain pour barrer la route aux ennemis du peuple et de la nation. Le changement tant attendu se fera par les urnes et non par le chaos ». Quant à Mr Tamadataza, la participation du FFS au législatives vise, surtout, à rétablir la primauté du politique sur le militaire : « Au FFS, nous avons toujours réclamé plus de liberté plus de démocratie et plus de politique, que tout autre chose. En faisant de la politique, on se rapproche plus du peuple pour le sensibiliser. Cela ne saurait se faire sans le cerveau des hommes, et dans notre parti, il y a des hommes capables de moderniser ce pays et d’instaurer une véritable démocratie ». En intervenant en dernier, la tête de liste du parti à Tizi-Ouzou reviendra longuement sur le parcours du FFS et celui de la démocratie en Algérie depuis 1989. « L’Algérie a payé un lourd tribu durant la décennie noire. Nous voulons un changement pacifique et cela passera par les urnes. C’est pour cela que nous devons tous aller voter le 10 mai. Ne ratons pas ce rendez-vous, l’enjeu est capital pour l’avenir de notre pays ». Signalons que l’ex premier secrétaire du parti, Karim Tabou, pourtant N° 2 sur la liste du FFS, a brillé encore par son absence.

Hocine T. et Dalil S.

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