Situé en périphérie est du chef-lieu de daïra à proximité de Zouzamen que ne sépare qu’Assif Ouakour, Avaali donne la nette impression d’être délaissé et relégué a l’arrière-plan en matière d’infrastructures de développement Cette bourgade de 30 foyers environ a peu évolué en matière de moyens d’accompagnement, des plus indispensables à commencer par l’assainissement. Ceux parmi les citoyens qui ont les moyens financiers l’ont réalisé eux-mêmes et individuellement. On peut ainsi dénombrer pas moins d’une dizaine de rejets lâchés en bordure du ruisseau, Assif Ouakour. Le reste des habitants ont aménagé des fosses septiques à proximité de leurs demeures pour la plupart débordantes qui inondent les alentours. Une autre contrainte et non des moindres qui mène la vie dure aux résidents de la bourgade, c’est la piste d’environ 600 m qui les relie au chemin goudronné de Zouzamen. Des eaux pluviales qui s’y accumulent en raison de l’absence de fossés d‘évacuation. Les premiers à souffrir énormément de l’état de cette piste sont les dizaines d’écoliers notamment ceux du primaire qui l’empruntent deux fois par jour avec leur lourd fardeau sur le dos et les personnes âgées. Le long de cette piste des traces de passage de hordes de sangliers qui trouvent en ces lieux eau et nourriture à profusion dans les vergers. Les lieux n’ayant pas bénéficié de l’éclairage public, les bêtes sauvages déambulent en toute quiétude entre les maisons. On nous affirme que dès la nuit tombée, personne n’ose mettre le nez dehors à cause de ces menaçantes bêtes qui rodent à la faveur des ténèbres pour prendre possession des lieux. Sur un autre volet, le ruisseau Assif Ouakour à moins de 60m des premières maisons reçoit en plus d’une dizaine de rejets des eaux usées, des chargements de fumier provenant de plusieurs poulaillers et d’ordures ménagères dont le ramassage se fait, selon ces citoyens, d’une manière anarchique. Il est alimenté par des sources vives sur son parcours de 25 km à partir du sommet de Tamgout et ne tarit pas en été. Il attire des jeunes de Zouzamen et Raffour qui piquent une tête dans cette eau claire paraissant propre alors qu’en réalité elle est polluée. Ce cours d’eau sert, en plus d’abreuvoir naturel à des dizaines de troupeaux d’ovins, à l’irrigation des centaines de vergers d’arboriculture et même de maraîchères sur d’importantes étendues agricoles s’étendant entre Avaali et Aharrach, à proximité du non moins pollué Assif N’Sahel. Le violent cours d’eau d’Assif Ouakour durant les fortes crues de l’hiver ne cesse de grignoter sur les terrains agricoles, formant des falaises qui s’approchent dangereusement des habitations. La nécessité de l’aménagement du système dit «correction torrentielle» (gabionnage) est plus qu’indispensable et urgent pour juguler les retombées de ces crues. Un élu de l’APC de M’Chedallah abordé au sujet de cette agglomération délaissée nous apprendra que le seul projet retenu à son profit est le réseau d’assainissement au stade de l’étude et pour lequel une enveloppe de 400 millions de centimes est dégagée. Une enveloppe jugée insuffisante par les bénéficiaires à cause de la distance à couvrir. Les maisons sont éparses et éloignées les unes des autres, car chaque résidant s’est installé sur ses propres terres. Rappelons enfin que ces citoyens subissent toutes ces contraintes quotidiennes à quelques 300m seulement à vol d’oiseau du chef-lieu communal qui fait aussi office de chef-lieu de daïra et que si l’on se fie aux traditionnelles lourdeurs administratives, ce projet d’assainissement ne démarrera que vers la fin de l’année en cours. Ce qui laisse conclure que les habitants de cette agglomération vivront un été supplémentaire dans les mêmes conditions et qui s’aggravent durant la saison chaude.
O. S.

