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Les islamistes, les grands perdants

Incontestablement, le grand perdant des élections de jeudi dernier est le courant islamiste, avec ses cinq partis politiques en lice, qui n’a réussi à récolter au total que 59 sièges sur les 462 que compte la nouvelle Assemblée nationale. Un résultat quasi insignifiant face au score réalisé par le FLN ( 220 sièges) et qui place désormais les islamistes à la troisième position au parlement, derrière le RND lequel a réussi à glaner 68 sièges, soit dix de mieux que l’ensemble des partis islamistes réunis. Un score qui prouve, on ne peut mieux, que le projet islamiste n’a plus de place dans notre société et qui prend surtout à contre-pied toutes les prévisions faisant état d’une déferlante islamiste au futur parlement, à l’instar de ce qui s’est passé dans certains pays voisins suite au Printemps arabe. Nombreux sont, en effet, les spécialises et analystes qui prédisaient une victoire de la mouvance islamiste dans ces élections législatives. Des prédictions qui ont fait bomber le torse à Boudjerra Soltani qui ne s’est pas fait prier pour annoncer en grande pompe une Alliance avec ses deux alter ego de la mouvance islamiste, Fateh Rebaine d’Ennahda et Hamlaoui Akouchi d’El Islah, autour d’une nouvelle entité pompeusement appelée l’Alliance de l’Algérie Verte ( AAV), juste avant le début de la campagne électorale. A ces trois formations se sont ajoutées deux autres nouvellement agréées par le ministère de l’Intérieur, au lendemain de la promulgation de la nouvelle loi sur les partis politiques. Il s’agit des partis, pour la justice et le développement (PJD) de Djaballah et le Front du changement de Menasera, qui ont entamé la campagne électorale avec un discours triomphaliste, non sans jurer par tous les saints que le Printemps algérien sera Islamiste ou ne sera pas. Une manière, pour ces chefs islamistes, de surfer sur la vague des révoltes arabes qui ont porté au sommet les partis de leur mouvance comme ce fut le cas en Egypte, au Maroc et en Tunisie. Mais ce que semblaient oublier les islamistes de chez nous, c’est que le peuple algérien est désormais vacciné. « Nous refusons de retomber dans l’erreur du début des années quatre-vingt-dix », crient en choeur les citoyens algériens, qui ont déjà montré leur rejet du projet intégriste lors de l’élection présidentielle de 1995, lorsque le peuple algérien est sorti voter en masse pour dire non au projet des fossoyeurs de l’Algérie. Et voilà qu’il l’a confirmé à nouveau avant-hier, en tournant le dos aux appels des partis islamistes, confinés désormais dans un rôle de simples figurants dans le prochain parlement.

Ali.C

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