Le comité de soutien aux 16 ouvriers de Cevital, licenciés et en grève de la faim depuis vingt jours, a de nouveau appelé la société civile à se mobiliser à travers l’organisation d’un énième rassemblement, aujourd’hui à midi, devant l’enceinte de l’usine. C’est le cinquième rassemblement qu’organise le comité de soutien aux 16 ouvriers, et c’est celui qui s’annonce le plus important, vu le mouvement de solidarité qui s’élargit de jour en jour, surtout devant le « mutisme » de l’employeur. En effet, l’affaire continue de marquer les esprits, non seulement à Béjaïa, mais dans d’autres régions du pays également. De plus en plus de citoyens compatissent avec les grévistes qui se trouvent, a-t-on constaté sur place, dans un piteux état. Les citoyens se relayent à leur chevet, depuis une vingtaine de jours, pour leur apporter un peu de réconfort et de soutien. Lors du dernier rassemblement, faut-il le rappeler, c’est l’unité syndicale de la SONELGAZ de la wilaya de Laghouat qui avait rejoint le mouvement de solidarité pour témoigner de son soutien aux grévistes. Le moins que l’on puisse dire, par rapport à cette affaire, c’est que les 16 ouvriers ne sont pas seuls dans leur combat et que la solidarité n’a, à aucun moment, manqué. Syndicalistes, associations, travailleurs, étudiants, chômeurs et citoyens de tous bords, se sont mobilisés, répondant favorablement aux appels du comité de soutien. Chaque nuit, par exemple, un groupe d’étudiants, munis de guitares, rejoignent les 16 ouvriers pour leur jouer quelques doux morceaux, histoire de les distraire. Personne ne sait, pour le moment, quelle issue prendra la lutte de ces 16 ouvriers car, du coté de l’administration de l’entreprise, c’est « motus et bouche cousue ». Pour l’heure, aucune information n’a filtré du coté de cette dernière en ce qui concerne la réintégration ou non des grévistes, reste à savoir si le rassemblement d’aujourd’hui va faire bouger les choses. Il est à signaler, par ailleurs, qu’un autre employé de Cevital -Béjaïa a trouvé la mort, dimanche, dans des circonstances tragiques. Il aurait été écrasé par un chariot élévateur dans l’enceinte même de l’usine, alors qu’il accomplissait une tâche, nous dit-on, qui était loin d’être la sienne.
M.H. Khodja