Le risque des MTH plane

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Il ne serait nullement exagéré de dire que les réseaux de transport et les ouvrages d’emmagasinement de l’AEP entre réservoirs, châteaux d’eau et autres répartiteurs de l’AEP sont les plus touchés en matière d’avaries, détérioration et manque d’entretien, à travers l’ensemble des communes de la daïra de M’Chedallah, avec même des points de captage douteux.

Comme exemple, nous citerons quelques cas comme celui d’Aghbalou qui n’est en fait qu’une cavité naturelle dans le lit d’oued qui porte le même nom, celui d’Ath Mansour, une partie d’Ahnif et El Adjiba qui sont des forages aménagés sur des nappes proches d’Assif N’Sahel qui reste le cours d’eau le plus pollué à travers la wilaya de Bouira. Cet oued reçoit en effet des rejets d’assainissement des daïras de Bechloul et M’Chedallah. Pour Saharidj, M’Chedallah et Chorfa alimentées à partir du captage de la source noire, le problème de pollution de la source elle-même ne se pose pas étant située en haute montagne. Toutefois, ce n’est pas le cas par contre pour le réseau du transport vers ces communes. La conduite affiche de nombreuses avaries à l’origine d’une importante déperdition de l’eau et des infiltrations en cours de route des eaux pluviales au niveau des ouvrages. Cela pour donner un aperçu global des réseaux d’AEP à travers l’ensemble des agglomérations de la région qui nécessitent des opérations urgentes de réfection. A l’image de l’un des réservoirs qui alimentent une partie du chef-lieu de la commune de Chorfa. Une menace d’effondrement plane sur l’ouvrage en plus de celle qu’il représente pour tout un quartier après avoir subi un important glissement de terrain qui a dénudé une bonne partie de sa base. Il demeure ainsi suspendu dans le vide en plus de la vétusté et l’usure de l’ouvrage qui date des années 1970. Il est vrai que certaines de ces communes citées ont bénéficié du programme d’alimentation en AEP à partir du barrage Tilesdit tel qu’El Adjiba, Ahnif et Ath Mansour, mais il s’écoulera bien de l’eau sous les ponts avant que le projet ne soit réalisé et ces communes raccordées au nouveau projet, entre-temps, continueront à être alimentées à partir des anciens réseaux.

Ce qui est préoccupant dans ce cas de figure est le fait que plusieurs bureaux d’hygiène des communes font peu cas des obligatoires analyses hebdomadaires de l’AEP. Ils omettent de remettre les échantillons des prélèvements au laboratoire bactériologique installé à la nouvelle polyclinique d’Ath Mansour dépendant de l’EPSP d’Ahnif, selon une source digne de fois et proche de ce service. Notre source est affirmative, même les procédés de javellisation ou la pose de briques poreuses destinées à l’épuration de l’eau tant au niveau des châteaux d’eau que les points de captage sont peu respectés. D’où la vive inquiétude affichée par de nombreux employés tant au niveau du laboratoire que celui de la prévention relevant du même secteur. Nos sources soulignent que le traitement de l’eau à la javel dosée à 16° reste le moyen le plus efficace pour éliminer sinon réduire considérablement le taux de la présence de bactéries nocives dans l’AEP comme elles nous font part de la disponibilité sur le marché de «filtres anti-bactériologiques» très pratiques et efficaces, notamment pour les captages à partir des forages.

On nous précise que ces filtres sont renouvelables et que la moyenne de la durée de leur validité est de 6 mois et qu’enfin il existe plusieurs marques.

Notons en conclusion qu’entre vétusté des ouvrages et réseaux d’AEP, pollution et importantes déperditions de cette denrée précieuse, ce secteur au niveau de la région de M’chedallah nécessite un programme d’urgence pour sa prise en charge avant l’arrivée des grandes chaleurs à l’origine d’une sensible augmentation des risques de maladies à transmission hydriques (MTH).

D’autant plus que plusieurs organismes de la santé publique ne cachent pas leurs vives préoccupations à propos de la qualité de l’eau dans la région.

Oulaid Soualah

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