Détruit dans le tumulte des émeutes de janvier 2011, le siège du tribunal de Sidi Aïch est toujours en ruines. Pour l’heure, aucune opération de remise en l’état de la bâtisse n’est annoncée par les pouvoirs publics. Au grand dam de la population de la région, qui se voit contrainte de rallier la ville d’Akbou pour le moindre document administratif ou une quelconque affaire juridique. En effet, le service est «provisoirement» domicilié au niveau de l’ancien tribunal d’Akbou, resté vacant suite à l’ouverture d’un nouveau tribunal près de l’hôpital. «Se rendre à Akbou s’apparente à un parcours du combattant, surtout avec les bouchons qui se forment régulièrement à la périphérie de la ville. Parfois, nous somme astreints à plusieurs escales avant d’arriver à destination», dira un vieillard, originaire de la commune d’Akfadou. «Je pense qu’il est grand temps de prendre conscience que la destruction de tels équipement publics n’arrange les affaires de personne, surtout pas celles du pauvre citoyen, qui se voit au contraire, fortement pénalisé», dispose un autre citoyen de Sidi Aïch, rencontré à la sortie du tribunal. Même le personnel officiant au sein de cette juridiction, notamment la gent féminine, subit les contrecoups de cette situation : «c’est franchement éreintant de devoir se déplacer tous les jours à Akbou pour travailler, à fortiori pour une mère de famille comme moi. J’avoue que si ça continue longtemps à ce rythme, je serai dans l’obligation de prendre un arrêt de travail pour décompresser», nous confie, sur une pointe de dépit, une fonctionnaire de ce tribunal.
N. M.
