La machine de l’après élections est déjà en marche au FFS. Le désormais ex-premier secrétaire fédéral de la wilaya de Bejaia, le docteur Farid Khalef, a été suspendu par la direction nationale et l’intérim a été confié au néo-député Khaled Tazaghart qui avait déjà eu à assumer les mêmes fonctions par le passé. Selon une source très au fait des affaires du parti, la direction reprocherait au docteur Khalef d’avoir tenté de réunir, à Kherrata, des dissidents du parti qui ont commencé à émerger à l’annonce de la liste des candidats à la députation. Contacté le nouveau secrétaire fédéral par intérim a refusé de confirmer ou d’infirmer cette décision nous orientant vers la direction nationale, alors que le docteur Khalef, pour sa part, déclarera n’avoir rien reçu d’officiel.
Cette « sanction » n’étonne personne, étant donné qu’Ali Laskri avait menacé lors du meeting de campagne électorale qu’il avait animé à Bejaïa, de répondre, le moment opportun, aux gens qui accusent le FFS d’avoir passé un deal avec le pouvoir. Il faisait vraisemblablement allusion, outre aux figures de proue du plus vieux parti de l’opposition, à l’image de Djamel Zenati et bien d’autres, mais aussi à tous ceux qui avaient mené une contre campagne contre la liste du parti pour les législatives du 10 mai dernier. Parmi ceux-là figureraient des membres du bureau fédéral du FFS et des élus locaux. Depuis l’annonce des listes de candidature, il y a eu une sorte de cassure entre la direction nationale et les militants de base. Plusieurs sections communales avaient gelé leurs activités à l’approche des élections législatives en signe de contestation.
D’ailleurs, une réunion du conseil fédéral, programmée pour arrêter une stratégie de campagne, avait même été tout simplement, boycottée par la majorité des cadres du parti. Bien qu’ayant martelé à plusieurs reprises, que la participation du parti était une nécessité tactique à même de donner aux algériens l’opportunité de construire une deuxième République, les responsables actuels du parti ne sont pas parvenus à en convaincre leurs propres militants encore moins les autres électeurs. Les résultats du scrutin en sont la meilleure preuve. Une vingtaine de sièges au niveau de quatre wilayas et aucun à travers les 44 autres !
A. Gana
