“On meurt de soif, M. le wali !”

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Les citoyens de la commune de Guerrouma, relevant de la daïra de Lakhdaria, ont investi, dans la matinée d’hier, le siège de la wilaya de Bouira dans le but d’interpeller le premier magistrat de la wilaya sur leurs conditions de vie, jugées «honteuses».

Ainsi, plusieurs dizaines de manifestants ont pris d’assaut le parvis de la wilaya, scandant des slogans hostiles aux autorités. En effet, ces contestataires ont dénoncé haut et fort, «l’autisme», dont font preuve les pouvoirs publics face à la crise de l’eau qui touche leur municipalité. Pour rappel, les robinets sont à sec, depuis plus d’un mois, à Guerrouma. Cette situation a entraîné jeudi dernier, la démission collective des élus de l’Assemblé Populaire Communale, sous l’effet de la pression populaire (lire notre édition du samedi 19 mai). Suite à cela, la population s’en est remise au wali de Bouira, dans le but de régler cet épineux problème. L’un des contestataires dira à ce sujet : « Comme nos élus ont jeté l’éponge, nous interpellons directement le wali concernant la situation chaotique que nous vivons. C’est lui seul qui a les pleins pouvoirs pour remédier à notre calvaire ». Tout au long de ce sit-in, les villageois de Guerrouma ont exhorté les autorités à « agir en urgence » pour atténuer leur souffrance. Ahmed, 66ans, faisant office de « sage » au sein d’une délégation représentative des citoyens protestataires, a tenu à souligner le fait que « Guerrouma est située à quelques encablures seulement du barrage de Koudiet Acerdoune. Cependant, aucune goutte ne nous parvient. C’est incompréhensible! ».

Avant d’expliquer que « la pompe, qui sert à alimenter notre commune en eau, est en panne depuis le mois de mars dernier. Nous avons alerté les autorités et nos élus locaux sur ce dysfonctionnement, mais en vain ». Par la suite, l’intendant de la wilaya a convié quatre représentants des manifestants à expliquer leur situation au chef de cabinet. Entre temps, l’atmosphère était de plus en plus tendue à l’extérieur. En témoigne, ce vif échange entre un élu APW, venu s’enquérir des faits, et les mécontents. « Vous n’avez rien fait pour nous ! Vous n’êtes que des menteurs !», lui ont-ils lancé. Une heure plus tard, à la fin de leur entretien avec le chef de cabinet, les membres de la délégation ont annoncé aux autres contestataires qui les attendaient que « demain (aujourd’hui, NDLR), un ingénieur en hydraulique viendra inspecter la pompe d’alimentation ! En attendant, nous avons obtenu, de la part du chef de cabinet, des garanties pour que des camions citernes soient mis à notre disposition ».

La foule a accueilli cette annonce avec un certain scepticisme. « On verra bien si ce n’est pas, encore une fois, une manœuvre pour nous démobiliser et gagner du temps », ont-ils dit.

Ramdane B.

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