Basé aux pieds de la montagne de Yemma Gouraya, Sidi Ahmed était autrefois le quartier le plus prisé par les nouveaux arrivants dans la commune de Béjaïa qui pensaient trouver au chef-lieu de wilaya plus d’opportunités.
Cela est, sans doute, dû au calme que lui procure son isolement par rapport au tintamarre de la basse ville ainsi qu’à sa proximité de plusieurs espaces verts le mettant à l’abri de la pollution engendrée par les voitures et les industries de la ville. Aujourd’hui, Sidi Ahmed est devenu l’un des quartiers les plus indésirables de la ville de Béjaïa. Pour cause, le cadre de vie qui se dégrade de jour en jour et l’absence de travaux d’aménagements urbains qui redonneraient son éclat de jadis au quartier. Une simple virée à Sidi Ahmed nous renseignera sur cet état de fait qui indigne les habitants de ce quartier, voire tous les habitants de la ville de Béjaïa. En effet, En longeant la route qui abrite le marché hebdomadaire chaque matinée du mercredi, qu’est ce qui retient notre attention ? C’est un vieux meuble, à peine visible, déposé au milieu de la route en vue de signaler aux automobilistes un danger qui n’est rien de plus banal qu’un gigantesque «cratère», assez spacieux pour ne faire d’une voiture qu’une seule bouchée. L’image est tout simplement choquante et témoigne d’un «total abandon» du quartier par les autorités. Quelques dizaines de mètres plus loin, un autre trou, cette fois non signalé où plusieurs automobilistes se sont déjà fait piégés. Bien que ces trous fassent partie du paysage de toute la commune de Béjaïa, Sidi Ahmed est particulièrement le quartier qui semble le plus atteint par ce mal. Il n’est pas nécessaire d’être un bon observateur pour comprendre que «les autorités n’ont depuis longtemps pas mis les pieds dans ledit quartier pour remettre en état tout ce qui crie réparation», à l’exemple des trottoirs ou plutôt de ce qu’il en reste. Ceux-ci sont complètement défoncés ou complètement désintégrés dans certains endroits, laissant place à des crevasses boueuses qui rendent toute circulation un véritable supplice pour le piéton, surtout quand l’éclairage n’y est plus. Tout comme les trottoirs, les abribus sont également dans un piteux état au point que les riverains les utilisant sont contraints de se disputer le peu d’espace qui reste couvert par des toitures ayant cédé à l’épreuve du temps. «Cet état de fait me consterne», s’indigne un habitant de Sidi Ahmed qui avoue faire exprès de renter chez lui tard la nuit rien que pour ne pas voir l’état dont se retrouve son quartier. «Je me demande où sont les autorités et qu’est-ce qu’elles attendent pour intervenir afin de ramener un peu de décence dans notre quartier ?», s’interroge un autre qui ajoute : «J’habite ici depuis des années et de ma vie, je n’ai vu mon quartier bénéficier d’un projet de rénovation ». Plus que jamais, les autorités sont interpellées par les habitants de Sidi Ahmed qui souhaitent vivre dignement dans leur quartier. Notons par ailleurs que le quartier Sidi Ahmed vient de bénéficier d’une ligne de transport supplémentaire qui le reliera à la nouvelle gare routière. La direction de transport de Béjaïa a, en effet, renforcé le réseau de transport urbain par des bus de l’entreprise publique de transport qui feront la desserte entre Sidi Ahmed et la nouvelle gare routière, et ce, durant tous les jours de la semaine à l’exception de la journée du mercredi. C’est une bonne nouvelle pour les habitants de Sidi Ahmed qui n’en finissent pas avec le problème du manque de transport desservant leur quartier, surtout le jour du marché hebdomadaire où le transport en commun est beaucoup sollicité.
M. H. Khodja