«Cet album est le fruit d’un travail de longue haleine»

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Khelifa, un jeune de 32 ans, tient un petit commerce dans son village. Khelifa est en passe de réussir un véritable exploit, celui de mettre sur le marché un album intitulé Tavrats Tangarouth (La dernière lettre), un album qui contient au total 9 chansons. Il a bien voulu répondre à nos questions.

La Dépêche de Kabylie : Présentez-vous à nos lecteurs et parlez-nous de vos débuts dans le monde de la chanson.

Ammar Khodja Khelifa : Parler de mes débuts est pour moi une chose un peu particulière et difficile car dans mon enfance, les moyens n’existaient pas. Toutefois malgré la pauvreté j’ai grandi dans un milieu artistique. Mes frères aînés étaient tous artistes. Mon entourage aussi à l’image de Ammar Khodja Mhamed qui était un chanteur de renom. A 10 ans je commençais a chatouiller les fils de la mandoline. Un cadeau qui m’a été offert par Zaouane Makhlouf que je remercie et salue au passage. La première fois que je suis monté sur scène s’était pour donner l’occasion à mon frère Amar de reprendre son souffle dans une fête de mariage qu’il animait dans notre village en 1990. Seulement la mandole était surdimensionnée pour l’enfant que j’étais.

Vous ne vous êtes pas découragé tout de même…

Bien entendu, moi qui n’attendais que l’occasion de monter sur scène. Je me souviens encore même de la chanson que j’avais interprétée, c’était Ahya Toulaouine du chantre de la chanson Kabyle, feu Matoub Lounes. J’ai poursuivit mon apprentissage et j’ai fini par affûter mon jeu et ma voie. Il fallait aussi trouver du temps pour joindre l’utile à l’agréable, l’art et les études, car pour moi les deux sont indissociables. J’ai du aussi passer par l’émission du grand chanteur Medjahed Hamid sur les ondes de la chaîne 2, les chanteurs de demain en 2004. J’ai beaucoup appris avec ce grand monsieur qui n’a jamais cessé de m’encourager.

Da Mhamed, Azedine Tarreb, Khaled Sedoud, Kaci Sekhi et Segueni Jugurtha, un grand parolier, m’ont aussi soutenu et aidé dans mon travail.

Parlons maintenant de votre premier album.

Cet album est le fruit d’un travail de longue haleine et l’aboutissement de beaucoup d’efforts et de patience. Il s’intitule Tavrats Tangarouth et contient neuf chansons : Tamazouzth bouliw, Tughalin boughrriv, Nek Yidem Kan, urfan ntmurt, une reprise du chanteur Kamal Hamadi Widh isyenan, Idh Amelal… Des chansons thématiques qui traitent de l’amour, de l’émigration, des maux sociaux et des difficultés du quotidien. J’espère qu’il plaira aux auditeurs. De toutes les manières, j’ai tout donné dans cet album et mes efforts ne s’arrêteront pas là car pour arriver il faut toujours faire plus et ne jamais se décourager. Le monde de la chanson est un monde assez dur et pour se faire un nom il faut impérativement aller au fond et creuser en profondeur.

Quels sont les chanteurs que vous écoutez le plus

Comme tous les artistes, j’écoute beaucoup de musique et pour être franc j’aime surtout Da Chérif Kheddam, Zerrouki Allaoua, Sami El Djazairi, Idir, Aït Menguelat et Matoub Lounes en général, tous les anciens grands chanteurs kabyles. Toutefois, j’aimerai aussi préciser que la chanson Kabyle a encore de beaux jours, même si certains tombent dans la facilité et ne font que du tintamarre musical.

Un mot pour conclure

Je souhaite de tout cœur que mon album plaise à tous les auditeurs. Je voudrai aussi remercier tous ceux qui m’ont aidé dans cette réalisation artistique. L’arrangeur Enzo et les studios Moh Ya qui m’ont vraiment facilité la tâche. Je demande aussi aux responsables du secteur de la culture et de l’art de regarder du coté des artistes. Pour faire de belles choses, il faut un minimum de moyens. Espérons aussi qu’à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance et de la fête de la jeunesse, notre pays demeurera debout et que tous les maux trouveront leurs remèdes pour faire de cette Algérie un véritable paradis terrestre. Le peuple Algérien le mérite amplement.

Entretien réalisé par Hocine Taib

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