Le président du Front des Forces Socialistes, Hocine Aït Ahmed, a adressé hier une lettre au secrétariat national du parti, dans laquelle le leader charismatique du FFS est revenu sur le dernier scrutin législatif, non sans donner certaines orientations en perspective de la prochaine réunion de l’état major du parti.
De prime abord, Hocine Ait Ahmed a tenu à remercier le premier secrétaire du parti, Ali Laskri, en des termes élogieux pour « les efforts consentis ces derniers mois et pour l’engagement militant » dont il avait fait preuve. « Un engagement que vous avez su insuffler à la base militante du parti et à nos amis au sein de la société », écrit Ait Ahmed qui n’a pas omis de signaler la difficulté de la tâche confiée à son premier secrétaire, à savoir, la participation du FFS aux dernières législatives. « Je sais que les choses n’ont pas été faciles, aucune élection n’est facile, pas même dans les pays démocratiques », écrit le chef du FFS, avant de revenir sur le déroulement de ce scrutin non sans décocher des fléchettes à l’égard du régime quant à la manière avec laquelle il a mené cette consultation. « Que dire alors quand ces élections se déroulent dans un pays où un régime autoritaire se maintient par la force et la fraude, la mainmise sur tous les instruments de régulation, la corruption généralisée et la manipulation des faiblesses d’une société durement éprouvée par une décennie de violence ? » s’interroge-t-il, avant de revenir sur les résultats du FFS lors de cette élection qu’il qualifie de victoire pour son parti contre l’adversité. « C’est sans autosatisfaction et en pleine connaissance de cause, que je vous félicite et vous invite à transmettre mes félicitations à chacune et à chacun de nos électeurs, de nos sympathisants et de nos militants pour cette victoire face à une adversité dont la puissance et la complexité donnent encore plus de mérite à ceux qui ont su lui résister ». Ait Ahmed poursuit en disant : « Chez nous, depuis longtemps déjà chaque geste, chaque décision sont à peser à l’aune de notre expérience et des épreuves endurées. Chaque nouvelle étape dans la vie du parti pèse son poids de responsabilité en même temps qu’elle apporte son lot de satisfactions et de déceptions. A chaque nouvelle étape nous devons nous astreindre à une évaluation rigoureuse de l’étape précédente pour nous projeter avec le maximum de rigueur dans la construction de l’étape suivante ». Pour le chef du FFS, l’urgence, au delà de la construction du parti, réside dans celle d’une alternative démocratique et une ouverture en direction de la société. « La construction du parti et la construction de l’alternative démocratique vont de paire, plus que jamais auparavant. L’ouverture en direction de la société impose une rigueur dans le travail et une éthique politique sans failles. Deux choses impossibles à concrétiser sans le respect de la discipline militante et du parti ».
Fidèle à sa ligne de conduite au sein d’un parti qu’il dirige de main de maître depuis 1963, Hocine Ait Ahmed, ne semble pas décolérer suite aux épisodes vécues par sa formation depuis l’annonce de sa participation aux dernières législatives. La montée au créneau de certains cadres et militants de base du FFS, hostiles à cette participation, ne semble pas rester sans suite à en croire le message de Hocine Ait Ahmed. Ce dernier, appelle en effet, les instances dirigeantes du FFS à prendre « des mesures exemplaires » à l’encontre des membres du parti ayant eu « des comportements indignes » pendant la campagne électorale des législatives. « Les comportements fractionnels, les chantages à la dissidence et toutes les formes de pression que des individus ou des groupes d’individus ont menés en direction du parti lors de la campagne électorale ou après, doivent faire l’objet de mesures exemplaires », écrit le leader du FFS, qui se dit informé de tout ce qui s’est passé au sein de son parti durant cette période. « Il m’est parvenu des informations sur des comportements indignes de la part de responsables ou de figures importantes du parti à l’occasion de ces élections. J’ai demandé à ce que tous les manquements soient rapportés et dûment consignés dans des rapports qui seront discutés dans les instances du parti et sur lesquels je souhaite être tenu informé au plus tôt », ajoute-t il. Hocine Aït Ahmed qui ne cite pas les noms de ces responsables visés, semble laisser le soin aux instances dirigeantes du parti de trancher sur la question.
« À l’heure où notre appel à la réhabilitation du politique et de l’éthique politique trouve un écho au sein de la société il serait intolérable que le parti ne donne pas lui même l’exemple en la matière », précise le chef du FFS. « Le traitement des comportements nuisibles au parti durant ces élections sera le premier point débattu lors de la prochaine réunion du parti », a indiqué M. Aït Ahmed et le second point concerne « la préparation de l’encadrement politique de notre participation parlementaire », indique encore Hocine Ait Ahmed.
Ali.C