La ville de M’Chedallah bénéficie d’un double statut, celui de chef-lieu de commune et de daïra, qui devrait offrir le décor d’une parfaite ville en raison d’abord d’une importante extension qui a vu sa superficie doubler par rapport aux années 1990.
Bien entendu, c’est une extension accompagnée d’une sensible augmentation sur le volet démographique comparable à celle de n’importe quelle ville d’Algérie du même statut. Malheureusement, même si le vieux bâti est en net recul au profit des blocs résidentiels et autres infrastructures étatiques flambant neufs, l’aménagement des rues et boulevards n’a pas suivi. Plusieurs rues et trottoirs forts dégradés n’ont bénéficié d’aucune opération de rénovation ou d’entretien depuis ces 20 dernières années. C’est le cas notamment des trottoirs du boulevard central, l’une des principales rues commerciales, qui sont incroyablement truffés de trous. Des pavés ajoutés au niveau de la surface en dents de scie où il n’est pas du tout aisé de circuler, et comme si cela ne suffisait pas, les commerçants se mettent de la partie par une occupation anarchique de ce qui reste de ces trottoirs en versant dans des aménagements débridés d’étalages pour fruits et légumes. Constaté également des grappins pour l’habillement auxquels viennent se greffer depuis quelques mois des vendeurs à la sauvette qui ne se sauvent plus après s’être fixés. Ces commerces illégaux exposent toutes sortes d’articles et gadgets auxquels s’ajoutent des stationnements de véhicules non moins anarchiques des deux côtés. Une situation qui apporte une touche supplémentaire à la défiguration de la ville, une défiguration qui commence même à gagner la nouvelle-ville de M’Chedallah qui a l’avantage d’être implantée en plein milieu d’un panorama et décor naturel des plus agréables ayant tout les atouts de devenir coquette et belle. En attendant un sursaut des gestionnaires de la cité qu’on espère pour bientôt, les piétons continueront à trébucher sur des pavés décollés et à se tordre les chevilles dans ces innombrables trous et pièges qui parsèment les trottoirs, sinon à slalomer entre les véhicules en empruntant la chaussée, elle-même rétrécie au maximum.
Oulaid Soualah

