La direction du parti ciblée

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Latente, il y a à peine quelques jours, la crise qui secoue la maison FFS devient de plus en plus manifeste. La suspension de Farid Khelaf, la semaine passée, de son poste de premier secrétaire fédéral du parti à Béjaïa, a été la goutte qui a fait déborder le vase. L’abcès est désormais crevé et les langues se délient pour dénoncer «la gestion opaque» de la formation, comme cela est écrit dans une déclaration émanant de certains membres du Conseil fédéral de Tizi-Ouzou. Il faut dire que la sortie d’Ait Ahmed réclamant, voire exigeant, des sanctions contre des militants qui ont eu des « comportements indignes » lors de la campagne électorale et les élections du 10 mai dernier, n’a pas été sans conséquences. La réponse de Samir Bouakouir en est la preuve. Lui emboîtant le pas, les fédérations de Béjaïa et de Tizi-Ouzou sont sorties de leur mutisme signifiant, du coup, leur soutien à Farid Khelaf. Mais pas seulement. Des membres de la fédération de Tizi-Ouzou, réunis samedi à Ouacifs, comme cela est rapporté dans la déclaration ponctuant ce conclave parvenue hier à notre rédaction, réclament la tenue de Conseils extraordinaires, fédéral et national, et d’une conférence nationale des cadres et militants du parti. C’est dire que pour ces membres, il y a vraiment urgence. Ces derniers dressent, en fait, un tableau sombre de la situation qui prévaut au sein du plus vieux parti d’opposition. Une situation jugée « des plus paradoxales » par les rédacteurs du communiqué. « Alors qu’au sommet, se déroule le cérémonial d’installation des députés issus du scrutin du 10 mai, à la base, les militants essayent de comprendre les enjeux d’une situation imprégnée de tractations et de négociations ténébreuses », peut-on lire, en substance, dans ladite déclaration. Une déclaration qui parle, en outre, de « l’incohérence du discours politique et de mutisme de l’actuelle direction du parti », devant ce que les membres appellent « de graves dérapages politiques du pouvoir ». Un pouvoir avec lequel les rédacteurs de la déclaration se refusent à toute compromission, « même au prix d’un quota de sièges supplémentaires au parlement ou d’une participation éventuelle au gouvernement ». Ces mêmes membres de la fédération du FFS à Tizi-Ouzou condamnent « l’attitude et les agissements de la direction nationale du parti », laquelle direction est accusée de faire dans « l’intimidation et la répression » envers les cadres de la formation. Pour eux, «le secrétariat national veut sévir par le chantage, la menace et la corruption ». C’est dire, en somme, que les membres de la fédération de Tizi-Ouzou n’ont pas été très tendres avec la direction nationale du parti, dénotant le malaise et le vent de la contestation qui souffle au sein de la formation d’Ait Ahmed. Un vent qui risque d’avoir des conséquences néfastes pour son devenir.

M.O.B

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