Au lieu d’une délocalisation du marché hebdomadaire mitoyen du lycée, décidée lors de l’attribution l’année passée d’un nouveau projet de 150 logements sociaux à l’APC, il a été décidé par on ne sait qui de…pousser ce marché vers le lycée Zouzamen, pour permettre à l’entreprise chargée de la réalisation de démarrer les travaux. Pour rappel, c’est l’emplacement de l’actuel marché hebdomadaire qui a été retenu pour servir d’assiette à ce projet de logements. Le lycée étant réalisé à l’angle de 2 chemins vicinaux, qui le longent dans le sens de la longueur l’un du côté sud sur lequel donne l’entrée principale de l’établissement, le second du côté nord bordé par le bloc pédagogique réalisé en R+1 et les logements de fonction accompagnant le lycée. Ces deux larges routes ont pris en sandwich le lycée que ne séparent d’ailleurs qu’un mur de clôture, servant de lieu de négoce mis à la disposition de plus d’une centaine de marchands ambulants qui fréquentent ce marché. C’est ainsi que l’établissement se retrouve depuis un mois en plein milieu d’un souk anarchique dans le sens le plus large du terme. Cela, au moment même où commencent les compositions du 3e trimestre, le bac blanc. Tout y est, brouhaha de milliers de citoyens qui font leurs emplettes, vendeurs à la criée qui usent de mégaphones lâchés à plein décibels, klaxons continus de véhicules qui se frayent un passage, vrombissements assourdissants de dumpers de chantier et de bétonnières tournant à plein régime du matin au soir, cela côté…sonorisation. Sur le volet odeurs ou plus précisément puanteurs, on y hume à pleines narines tout un mélange : celles des fruits et légumes pourris, de la volaille sur pied, du musc, celles de toute une série de détergents au point où l’air devient irrespirable à des dizaines de mètres à la ronde et ce n’est pas terminé. L’ambiance est couronnée de nuées de mouches, moustiques et autres insectes rampants attirés par l’odeur du sang frais des volailles égorgées sur place. Un spectacle complété par celui de la viande exposée sans protection sur de vulgaires étals, le tout aromatisé par un halo de poussière fine et blanche soulevée par des milliers de pieds et les engins de travaux publics. La situation ne serait pas aussi dangereuse sur la santé publique si les aménagements de l’assiette devant recevoir le marché avaient été effectués avant le démarrage du projet des 150 logements. D’autant plus que son emplacement a été retenu au niveau de la base de vie libérée depuis presque une année par l’entreprise chinoise, qui est intervenue sur le projet autoroutier. Cette base de vie dispose, en plus d’une dizaine de longs chalets, de plusieurs hangars utilisés pour les réparations mécaniques. Le tout bien entretenu pour ne pas dire à l’état neuf et entouré de surcroît d’un mur de protection. Ce qui revient à dire que ce lieu est prêt à recevoir, ne serait-ce que provisoirement, le marché hebdomadaire en attendant que l’étude en cours confiée à un BET soit menée à terme. Cependant, et on ignore pourquoi, on a préféré cette solution de kermès en plus de perturber sérieusement le lycée en le bombardant copieusement de bruits, d’odeurs et de blocage, une fois par semaine, de l’unique voie d’accès sur 100 m environ, à l’aide d’étals et autres tréteaux débordant de marchandises et de véhicules stationnés anarchiquement. Pour boucler la boucle, cette même voie d’accès au lycée est mise le reste de la semaine à la disposition des 18 auto-écoles qui l’utilisent en guise de circuit, en attendant qu’un autre lieu leur soit affecté. Il ne reste plus qu’à souhaiter…bonne chance et beaucoup de patience aux candidats au baccalauréat et à l’ensemble de l’effectif de cet établissement. Ces derniers doivent faire un effort sur eux-mêmes et user ce qui leurs reste de patience pour mener à terme l’année scolaire.
Oulaid Soualah

