Face au silence de la tutelle, la société civile se mobilise en faveur des greffiers en grève de la faim depuis 29 jours. C’est ainsi que le syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (SNAPAP) a organisé hier à Alger son cinquième rassemblement de soutien. Les greffiers bouclent aujourd’hui leur 29e jour de grève de la faim, et aucune réaction de la part de la tutelle, qui continue d’afficher son indifférence concernant l’ouverture de dialogue avec les protestataires. De ce fait, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées, hier à Alger afin d’apporter leur soutien aux greffiers, qui souffrent en silence. Le même syndicat a également saisi la commission des droits de l’homme de l’ONU, afin qu’elle intervienne auprès du gouvernement Algérien, pour prendre en charge la situation des greffiers. De son côté le plus grand syndicat Américain (AFL-CIO) a adressé une lettre de soutien, dans laquelle il appelle le Président de la République à intervenir, afin de régler la situation des grévistes. Concernant la situation sanitaire des greffiers, le SNAPAP a estimé qu’ils soufrent chaque jour de chute de tension artérielle, d’hypoglycémie, de difficultés respiratoires et de fatigue extrême due à l’anémie. Face à cet état de fait, le SNAPAP met en garde le ministère de la justice : « Nous avertissons le ministère de la justice, quant à la manière avec laquelle il répond aux revendications de la fédération des fonctionnaires de la justice et des grévistes de la faim et son refus d’ouvrir une porte de dialogue et de prendre en charge leurs préoccupations légitimes », a précisé la même source. Par ailleurs, le président de la fédération nationale du secteur de la justice, Mourad Ghedia, avait estimé par le biais d’un communiqué que ses collègues étaient contraints à recourir au durcissement de l’action de protestation, après avoir usé de toutes les voies, « surtout après que la tutelle a décidé de fermer les portes des tribunaux et des cours devant les employés, en procédant au remplacement des greffiers par des huissiers de justice». Pour rappel, la fédération nationale du secteur de la justice avait constitué un comité de soutien, afin de soutenir les greffiers. Ce comité est composé de personnalités de la société civile, de syndicats, d’organisations de défense des droits de l’Homme ainsi que des citoyens anonymes.
Samira Saïdj