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Les partis reviendront-ils ?

La crise de Kabylie et l’émergence des archs a sans nul doute mis les partis politiques en marche.Ces derniers qui se vantaient d’un ancrage important dans la région n’ont ni perçu les signes avant-coureurs de la crise ni pu la gérer et encore moins jouer leur rôle naturel d’avant-gardistes. Les positions des uns et des autres par rapport à la crise qui dure depuis bientôt quatre ans, et leurs rapports avec le Mouvement citoyen, vont peser dans l’approche des élections partielles à venir. Si les partis de la coalition gouvernementale, le FLN, le RND et le Hamas sont faiblement représentés, voire symboliquement pour certains, d’autres formations politiques sont appelées à tenir les premiers rôles durant ces partielles. Parmi les partis politiques, il faudrait d’abord distinguer entre ceux qui ont participé aux élections locales de 2002 et ceux qui ont appelé à leur boycott.Dans la première frange, nous retrouvons le RND, le FLN, le FFS et le PT, et dans la seconde le RCD. Ceux qui ont pris part à ces élections, et ce, malgré le désaveu populaire, ont accédé aux assemblées avec des scores dérisoires. Ils se retrouvent aujourd’hui dans la position inconfortable : démissionner ou subir la dissolution. Le passif qu’ils ont avec la majorité de la population de la région est difficile à surmonter. Se représenter aux partielles après avoir été désavoué par l’Etat qui vient de donner raison à la population est une aventure périlleuse.Le Front des forces socialistes est de cette manière « coincé » plus que jamais.D’autant plus qu’à l’intérieur même des structures du parti, une tendance avait prôné le boycott des élections locales de 2002, et se trouve aujourd’hui confortée dans cette position. Le RCD quant à lui se retrouve dans une impasse sans précédent. Nonobstant la saignée organique qui n’en finit pas, il est confronté à une échéance qu’il serait difficile d’honorer et d’assumer. En effet, ce parti qui avait traité de « harkis » les participants aux locales et aux législatives de 2002, ne s’est pas empêché du reste de présenter son chef à la dernière présidentielle. Après avoir boycotté les élections, le RCD s’est attaqué aux archs, et a même été l’instigateur de « l’aile anti dialoguiste » au sein du Mouvement citoyen. Cette tentative s’est avérée vaine et sans résultat.Les partielles que le gouvernement compte organiser sont le fruit des négociations avec les archs. Dans cette perspective comment peut-on accepter d’aller à des partielles « arrachées » par le dialogue que l’on dénonce. Un véritable casse-tête chinois qui ne peut être résolu par une quelconque pirouette ou drible.Les conséquences de la crise de Kabylie et l’émergence des archs a remodelé le paysage politique dans la région. Parce que les partis traditionnels n’ont pas cru en ce mouvement, ni réussi à gérer la colère citoyenne, ils en payeront le prix.

C. Amayas

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