La ville de Ouacifs, à quelque 50 km à l’est du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou, a été avant-hier prise d’assaut par des dizaines d’enfants qui ont sillonné toutes ses ruelles et placettes publiques dans une caravane carnaval, à l’occasion de la journée mondiale de l’enfant.
Une initiative, la première du genre dans la région, organisée par la maison de jeunes et la crèche Hadj Arabe de Ouacif Centre, en partenariat avec plusieurs institutions et organismes publics dont l’APW, les directions de la culture, de la jeunesse et des sports et des Moudjahidin de la wilaya de Tizi-Ouzou, avec le concours de la daïra de Ouacif et des APC qui relèvent de cette circonscription administrative. Tôt le matin, des groupes d’enfants, habillés de tenues originales et portant des masques de déguisement pour certains, se sont retrouvés devant la salle omnisport de Ouacif qui a abrité l’évènement, et d’où a été donné le coup d’envoi du défilé des enfants, après la cérémonie officielle à laquelle ont pris part les autorités locales et des personnalités politiques de la région. Après quelques recommandations organisationnelles, les carrés ont été formés par les centaines d’enfants qui, en plus des « autochtones », sont venus de Maatkas, Drâa El Mizan, Beni Douala, Aït Yahia Moussa, Tizi-Ouzou et de toutes les contrées de la Grande Kabylie. Des groupes de Scout Musulmans Algériens se sont aussi joints à la manifestation pour former une procession « enfantine » impressionnante sous le regard attendrissant et encourageant des adultes. De la salle omnisport, la caravane a pris la direction de la place centrale de Ouacifs, sillonnant les différentes ruelles de la ville où la circulation automobile a été interrompue grâce à un dispositif de sécurité impeccable, pour laisser les chérubins prendre possession des lieux en toute sécurité aidé aussi par les éléments de la protection civile et l’Etablissement Public de la Santé de Proximité de Ouacifs qui ont encadré la manifestation avec une disponibilité exemplaire. Des chants patriotiques et folkloriques ont été entonnés par les enfants à chaque étape de leur « marche » en brandissant des fanions ou des pancartes, invitant les adultes à prendre conscience de l’importance de cette frange de la population qui représente l’avenir et qu’il faudra entretenir, éduquer et aider à s’épanouir dans un milieu d’amour et d’affection, loin de tous les abus et de toutes les violences sous quelque forme que ce soit. Une occasion aussi, comme cela se fait dans plusieurs pays du monde, de rappeler les devoirs des adultes envers les enfants et de dénoncer leurs mauvaises conditions de vie, de scolarité ou plus grave les situations d’exploitation des enfants dans des guerres ou des travaux pénibles. « Ça fait vraiment plaisir de voir tous ces enfants heureux qui ont envie de croquer la vie à pleines dents. C’est la première fois que nous découvrons cette manifestation ici chez nous et nous espérons que ce ne sera pas la dernière. Nous, les adultes et parents, avons le devoir de nous occuper d’eux sérieusement, de leur offrir des conditions de vie et d’hygiène décentes pour qu’ils grandissent saints de corps et d’esprit. Ce sont les femmes et les hommes qui prendront la relève demain », nous dira un parent, instituteur de son état, au milieu de cette foule. Après avoir traversé toutes les placettes de la ville, retour à la salle omnisport où un déjeuner léger fut servi à tous dans une ambiance de fête. L’après-midi a été consacré à un programme d’animation entièrement dédié aux enfants. Il y avait des tours de magie, des numéros de clowns, des pièces théâtrales et des chants. Au même moment, un plateau de la chaine Berbère BRTV se tenait au niveau du lieu dit « lâansar » de Timeghras où se trouvait une pléiade d’invités du mouvement associatif local pour parler de sujets en rapport avec la culture, l’histoire et l’environnement dans la région avec bien entendu le sujet du jour « …..Malheur à celui qui blessa un enfant ».
Nassim. Zerouki