Les prix du ciment flambent, particulièrement à Tizi-Ouzou où ce matériau de construction est affiché à pas moins de 1 300 DA, voire 1 500 DA. La situation dure, en fait, depuis plusieurs semaines déjà.
Pourtant, le produit est disponible comme l’attestent les revendeurs qui sont unanimes à dire que le ciment ne manque pas. D’ailleurs, force est de constater que les différents points de vente de la wilaya sont bien achalandés en ce produit. « Nous nous approvisionnons régulièrement, comme nous avions l’habitude de le faire », nous dira en substance un revendeur de la région de Fréha que nous avons questionné sur le sujet. Celui-ci précisera, néanmoins, qu’il paye plus cher ce produit, qu’il se procure avec d’autres revendeurs chez des intermédiaires. Il s’agit en fait de tierces personnes qui s’accaparent le marché et le gère à leur guise, en manipulant les prix comme bon leur semble. C’est ce qui explique, de fait, la hausse vertigineuse des prix de ce matériau. Une hausse qui n’a pas été sans conséquence sur le secteur du bâtiment, privé et public. En effet, des chantiers ont été ralentis et freinés net. « Cela ne peut qu’avoir des conséquences néfastes sur le secteur, dans la mesure où on ne peut pas acheter le ciment à ce prix exorbitant », explique un entrepreneur de la région de Tizi Rached. Et de poursuivre « On n’a pas d’autres choix que d’attendre son rendez- vous au niveau des entreprises publiques spécialisées, à savoir l’Edimco ou l’ERCC ». Au niveau de ces deux cimenteries, le programme est surchargé. « Le rendez-vous du prélèvement peut s’allonger jusqu’à deux mois, voire plus. A signaler que ces deux entreprises ont gardé le même tarif habituel. Il est clair, en fait, qu’entrepreneurs et particuliers se rabattent sur ces deux entreprises pour fuir la flambée chez les revendeurs privés. C’est pour cette raison que ces deux sociétés sont submergées. Des dizaines de particuliers ont préféré suspendre leurs travaux jusqu’à nouvel ordre, en attendant des jours meilleurs et un marché plus clément. « Il n’est pas normal que dans la wilaya de Tizi-Ouzou, le prix du ciment grimpe subitement à l’approche de la saison estivale ! », martèle un entrepreneur. Il est vrai que cette flambée est loin d’être nouvelle dans la capitale du Djurdjura. Cette augmentation est observée chaque été ou presque. En Kabylie, l’été est synonyme de fêtes et de l’arrivée des émigrés qui, il est vrai, « payent sans compter ». C’est dire, si cette augmentation est voulue et bien calculée par les spéculateurs qui agissent dans une impunité totale. En fait et c’est le moins que l’on puisse dire, cette flambée n’obéit à aucune logique relative à la loi du marché celle de l’offre et de la demande.
M.O.B

