Dix-sept ans après son introduction à l’école, suite à la fameuse grève du cartable qui avait touché la Kabylie en 1994, l’Etat semble décidé à donner une nouvelle impulsion à l’enseignement de Tamazight, à en croire la dernière déclaration du Ministre de l’Education nationale Boubekeur Benbouzid. Ce dernier, a, en effet, révélé mercredi dernier lors d’une visite de travail à Boumerdès, qu’une « décision politique est actuellement en projet pour la promotion de Tamazight et l’unification des caractères de sa transcription ». Une décision salutaire qui mettra ainsi un terme à l’hétérogénéité qui caractérise actuellement la transcription de Tamazight dans les différentes régions du pays comme l’a d’ailleurs si bien reconnu le premier responsable du secteur qui a rappelé à cet égard, l’utilisation de trois types de caractères actuellement, à savoir l’alphabet arabe chez les Chaouis, le Tifinagh chez les Touaregs et les lettres latines chez les Kabyles. Dans sa déclaration rapportée par l’APS, le ministre a fait état d’une « recherche scientifique en cours » au niveau du Centre de recherches et des études en Tamazight relevant du ministère de l’Education nationale.
Le but étant, a-t-il dit, de « permettre à l’autorité compétente de prendre une décision appropriée pour la promotion de cette langue et l’unification des caractères de sa transcription à l’échelle nationale ». Il faut reconnaître que cette sortie du ministre de l’Education nationale répond aux doléances des pédagogues et des chercheurs en Tamazight concernant la nécessité d’unifier la transcription de cette langue ancestrale et opter ainsi pour un caractère standard à l’échelle nationale. Il est vrai que jusque là le débat a toujours été axé sur des questions idéologiques loin de répondre aux attentes des élèves et des enseignants de cette langue, devenue pourtant nationale depuis son introduction dans la Constitution il y a une dizaine d’années. Avec cette décision prise par le ministère, concernant l’unification de la transcription de Tamazight, tout le monde espère voir enfin, l’Etat, en sa qualité de responsable de la promotion de cette langue, trancher définitivement sur cette question par le truchement de spécialistes en la matière, loin de toute considération idéologique afin de permettre à cette langue millénaire de s’épanouir sur l’ensemble du territoire national.
A. C.