Espagne – Italie, le choc des titans

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Les regards seront braqués, cet après-midi à 17 h (heure algérienne) sur le stade de Gdansk, en Pologne, qui abritera la rencontre choc du groupe C entre l’Espagne, tenant du titre, et l’Italie, l’un des favoris au sacre de cet Euro 2012 qui commence déjà à emballer les foules.

Champions d’Europe et du monde, les Espagnols sont arrivés en Pologne auréolés d’un logique statut de favori. Invaincus dans leur faible groupe de qualifications, les Espagnols ne font plus aussi peur que dans un passé pas si lointain. Face aux défenses adverses, majoritairement positionnées très bas, ils ont parfois peiné lors de récents matchs amicaux. Ils se sont ainsi inclinés devant le Portugal, l’Italie et l’Angleterre, depuis le mois de novembre 2011. L’usure du temps fait-elle, déjà son oeuvre? L’effectif est cependant toujours aussi impressionnant avec, à quelques exceptions près, la même armada de joueurs qu’en 2008 et 2010. Il s’articule toujours autour des délégations du FC Barcelone et du Real Madrid, qui ont cristallisé l’attention populaire et médiatique depuis deux saisons. Si la continuité prédomine en Espagne, l’Italie a plutôt vécu une rupture depuis 2010. Cesare Prandelli a eu la mission de rajeunir un effectif arrivé en fin de course sous Marcelo Lippi. Malgré quelques anicroches, en amical, il s’en est plutôt bien sorti avant de voir sa préparation sapée par une cascade de problèmes. C’est d’abord son attaque qui a été source de maux de tête. Giuseppe Rossi? Forfait. Antonio Cassano? Victime d’ennuis cardiaques avant de revenir en mai. Mario Balotelli? Fidèle à lui-même, avec des frasques en tout genre. Puis, Prandelli a navigué dans les remous causés par le Calcioscommesse, ce scandale de paris truqués qui a, directement ou indirectement, impliqué Domenico Criscito, Leonardo Bonucci et même le légendaire gardien Gianluigi Buffon. «Si, pour le bien du football, la Nazionale devait ne pas aller à l’Euro 2012, ce ne serait pas un problème», a même lancé le sélectionneur italien. L’Italie sera évidemment bien présente avec de belles cartes en main, dont l’ossature défensive de la Juventus de Turin. L’autre match du groupe C opposera, à 19h 45 à Poznan, la Croatie à l’Irlande, dans un match ouvert à tous les pronostics. Depuis sa troisième place au Mondial de 1998, la Croatie est constamment étiquetée comme l’équipe surprise dans chaque tournoi. Sa défense est jugée trop lente et son animation offensive, essentiellement basée sur la contre-attaque, trop dépendante des coups de patte de Luka Modric. Meilleur buteur de son équipe en qualifications, l’attaquant Ivica Olic sera finalement absent de ce tournoi qui se veut la dernière mission du sélectionneur Slaven Bilic, après six années de bons et loyaux services. Cet Euro constitue, également, le dernier tournoi international pour plusieurs joueurs croates, ce qui pourrait décupler leur motivation.Dix ans après son dernier tournoi majeur, la République d’Irlande en est-elle réduite à un rôle de trouble-fête? Limités en terme de talent, les hommes de Giovanni Trapattoni compensent par une volonté de fer et une organisation défensive efficace, mais elle reste fortement critiquée. Pour voir du spectacle, l’Italien avait plutôt conseillé à ses détracteurs d’aller au Madison Square Garden ou à la Scala.

R. S.

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