Belkhadem prépare son maintien

Partager

Selon le responsable de la communication et membre du Comité Central du FLN, Kassa Aissi, seize membres du CC du parti ne seront pas autorisés à participer au travaux de la réunion ordinaire prévue le week-end prochain à l’hôtel Riadh de Sidi Fredj.

Parmi ces « indésirables », est-il mentionné dans un communiqué parvenu aux rédactions, figurent, Mohamed Seghir Kara et El Hadi Khaldi pour ne pas avoir répondu aux trois convocations du conseil de discipline du FLN, quatorze autres pour avoir rejoint d’autres formations politiques et enfin ceux qui se sont présentés dans des listes indépendantes ou appartenant à d’autres partis politiques. M. Aïssi a précisé dans le même contexte, que des convocations pour la participation aux travaux du CC ont été envoyées dans les délais, conformément au règlement intérieur du parti, soit 15 jours avant le jour J. « Tous les membres du comité central ont été destinataires d’une convocation, sauf ceux qui ont été suspendus », a-t-il expliqué. Sur les raisons de la tenue à huis clos des travaux de la session ordinaire du comité central, M. Aïssi s’est contenté de déclarer que « la direction du parti tient à assurer la réunion dans un cadre serein et sage où le débat sera ouvert à tout le monde ». « Notre objectif est de faire sortir le FLN d’un cycle sans fin. Il faut dégager lors de cette session ordinaire une forte entente », a-t-il dit. Concernant le rapport de défiance établi par les mécontents du FLN à l’encontre du secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem, M. Aïssi a estimé que le rapport a été rédigé dans un cadre “illégal”. Pour lui, M. Belkhadem a le droit de présenter son rapport devant les membres du comité central. Du côté des redresseurs, qui sont décidés à « déboulonner Belkhadem », des avertissements ont été lancés au SG afin qu’il démissionne de son plein gré du poste de secrétaire général du doyen des partis, avant la tenue des travaux de cette réunion tant attendue. «La situation est grave. L’entêtement de Belkhadem à rester à la tête du FLN pourrait provoquer des affrontements entre ses partisans et ses adversaires», a prévenu Haïchour, membre du Comité central et l’un des initiateurs du mouvement de fronde contre Belkhadem dans ses nombreuses déclarations. « Le jour de la réunion du CC, chaque camp présentera une liste de soutiens et ça sera très difficile à gérer », a-t-il dit ajoutant : « le FLN n’est pas le RND », faisant allusion aux incidents qui ont émaillé la tenue du Conseil national du parti d’Ahmed Ouyahia. L’ancien ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication ajoute que le nombre de membres du Comité central demandant le départ de Belkhadem est «important». « Nous avons atteint le quorum nécessaire pour destituer Belkhadem lors de la session ordinaire du Comité central », a-t-il expliqué. Mais la question qui se pose est celle de savoir si Belkhadem, en sa qualité de premier responsable du parti, ne serait pas en train de peaufiner des stratégies pour anéantir toute tentative des redresseurs. En effet, selon Boudjema Haichour, chef de file des centralistes contestataires, Abdelaziz Belkhadem a renoncé aux urnes pour trancher sur son différend avec les membres contestataires du Comité central du FLN. « Belkhadem s’est rétracté et ne veut plus aller à l’urne lors de la réunion ordinaire du Comité central le 15 juin », a-t-il affirmé.

« Il n’a pas tenu ses promesses »

Pour l’ex-ministre des télécoms, Belkhadem s’était engagé à remettre son mandat en jeu lors de cette réunion. « Nous demandons sa démission avant la réunion du Comité Central pour éviter au parti et au pays une grave crise qui risque d’avoir des conséquences sur sa stabilité », ajoute Haïchour avant de préciser que Abdelaziz Belkhadem a adopté une nouvelle stratégie pour contrer les centralistes contestataires, forts de l’appui de 210 membres du Comité Central, instance souveraine entre deux congrès du parti. Le chef du FLN veut d’abord isoler ses adversaires, puis les écarter définitivement des instances du parti. « Belkhadem veut rallier à son camp le plus grand nombre de membres du Comité Central. Il a commencé vendredi dernier lors de sa réunion avec les députés. Sur 41 députés membres du Comité Central, 37 lui ont apporté leur soutien pour rester à la tête du parti. Ils ont signé des déclarations de soutien en sa faveur », explique un haut cadre de l’ex parti unique. La manœuvre de Belkhadem vise à réunir au moins 170 signatures de membres du Comité central, c’est à dire la moitié des membres de cette instance. « S’il réussit à les réunir, il ne sera pas obligé d’organiser le vote. Le jour de la réunion, il défiera ses adversaires de dévoiler leurs soutiens », ajoute la même source. C’est donc avec beaucoup de d’appréhension que les redresseurs, du moins ceux qui auront la permission de participer au travaux, attendent cette date du 15 juin.

Ferhat Zafane

Partager