Comme l’an dernier ou il y a dix ans, les Ramadhan se ressemblent tous en ce sens que les gens ont gardé les mêmes habitudes, de se distraire, suivant les mêmes moyens.Ainsi dès que le jeûne est rompu, la ville désertée une heure auparavant redevient aussi mouvementée que dans la journée. Un flot de véhicules et une marée humaine inondent les rues redevenues subitement étroites. Les cafés sont envahis, chacun par sa clientèle. Les amateurs des cafés maures prennent d’assaut ces établissements, peu nombreux qui proposent des jeux de dominos et de cartes à leur clientèle. La plupart des gens sont là pour “faire un tour” et en profiter pour siroter un café en compagnie d’amis rencontrés sur les lieux.Quant à l’animation artistique, il faudrait d’abord disposer d’une salle, pouvant accueillir le public et les artistes, avant de penser à organiser une quelconque manifestation. Le minimum, en la matière, est proposé par les privés des communes voisines. Ainsi, vendredi passé, la salle “El Kaïssa” d’Aït Hichem, dans la commune d’Aït Yahia a programmé un artiste de renom, Aït Hamid. Le jeudi d’avant, c’est à dire le 6 octobre, c’est la salle des fêtes “le Jardin secret”, sise à Abi Youcef, qui avait proposé une soirée avec Chérif Hamani et Mourad Naâr. Même si ce genre de divertissement n’est que sporadique, il a l’avantage de casser un tant soit peu, la monotonie ambiante et de permettre à ceux qui peuvent se déplacer, de se distraire. Quant à la majorité, résidante dans les villages, elle retrouve, comme chaque année, l’ambiance des garages transformés en cafés et salles de jeux, à l’occasion du mois de carême. On y installe des madriers, en guise de bancs et de tables et le tour est joué. Ici on sert le café et le thé gratuitement car la recette est ailleurs, le plus souvent, dans l’arrière-salle. On y joue au loto, parfois jusqu’aux aurores, un nombre incalculable de parties. La mise est grosse et le gain assuré… pour le maître des lieux car même si le joueur gagne une ou deux parties, le loto a la particularité de vous reprendre vos gains le jour-même ou au plus tard le lendemain. Les joueurs se consolent, “d’avoir passé le temps”. Le pocker dont les mises sont invisibles, fait paraît-il, des ravages chez certains mordus qui finiront le carême, endettés jusqu’au cou. Pendant ce temps, les femmes, dans leur majorité, passent la soirée, entre la cuisine et le feuilleton télévisé.
Nacer B.
