Autrefois très belle, paisible et propre, Sidi Aïch était la perle de la Soummam.
Ces dernières années, la ville sombre dans un sous-développement aveugle qui ne dit pas son nom. Sur le plan de l’hygiène, beaucoup d’artères de la ville, pour ne pas dire l’ensemble, sont à longueur d’année très sales et mal entretenues. En rentrant de Béjaïa, via la RN26, la gigantesque décharge sur les rives de la Soummam vous donne déjà un avant-goût de ce que sera la suite. Même topo en dévalant de Tinebdar en empruntant le CW13, jusqu’au niveau du cimetière chrétien puis au quartier des Docs avec des amas d’ordures qui s’entassent à proximité des habitations où les chiens errants, les chats et les rats pullulent. Aux quartiers Bouhlou, Timezaghra ou encore La Mission, comme partout ailleurs, la poussière, les ordures ménagères et des flaques d’eau à la couleur d’encre par endroits, sont maitres des lieux. Aucun bac à ordures tout au long des principales artères de la ville, ce qui oblige les citoyens à jeter par terre tout ce qui leur tombe sous la main. Questionné à ce propos, un jeune nous répond spontanément : «Effectivement, je jette par terre mes paquets de cigarettes vides, mes mouchoirs en papiers et bien d’autres choses, bien que je suis complètement conscient que ce n’est pas normal, mais que pourrais-je faire en l’absence de poubelles ? La rivière de la Soummam qui traverse la ville de bout en bout et qui normalement doit constituer un atout majeur pour la ville dans tous les domaines comme c’est le cas pour les villes de la rive nord de la méditerranée, n’est pas restée à l’écart de ce cataclysme. Malheureusement, ce cours d’eau ne cesse de subir toutes sortes de dégradations au point de devenir un misérable oued complètement colonisé par des algues nocives pour son écosystème et la santé des riveraines. Comme pour bien l’achever, ses berges sont remplies de tonnes d’ordures de différentes natures. Des actions et décisions courageuses s’imposent. Un plan de gestion à long terme bien étudié doit être mis en place et suivi au jour le jour sur le terrain. Comme premier pas et à l’approche de la période des grandes chaleurs, les services municipaux doivent agirent efficacement et vite. A commencer par la sensibilisation des citoyens en les associant à des actions de nettoyage d’envergure et des rencontres de proximité. La pose de bacs à ordures dans les artères principales de la ville, notamment le boulevard du 1er Novembre, la verbalisation des commerçants qui se rendent coupables d’actes d’incivisme. Des actions qui doivent s’inscrire dans la durée, jusqu’à ce que Sidi Aïch retrouve sa place dans l’échiquier de la Soummam où elle fût autrefois reine.
Arezki Toufouti

