«J’appliquerai le règlement du Parti»

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Aujourd’hui que Belkhadem est assurément bien assis sur son trône à la tête du FLN, conforté par le Comité central qui lui a renouvelé sa confiance, l’heure est venue pour lui de régler certains comptes avec ceux qui tenaient à le destituer. Mais, s’il ne compte pas se « venger », comme il l’a souligné dans la conférence de presse qu’il a tenue à l’issue des travaux de la session ordinaire tenue à Sidi Fredj, il tient mordicus à n’accorder, désormais, aucun crédit aux actions de ses détracteurs, tout en promettant à ses opposants d’agir et d’appliquer, dans toute leur rigueur, « les statuts et le règlement intérieur du parti», a-t-il insisté. Si le message véhicule une mise en garde non voilée à l’adresse de ceux qui n’attendaient que son retrait, d’une manière ou d’une autre, de son poste de secrétaire général, il n’en demeure pas moins que la faisabilité reste, selon Belkhadem, tributaire du Congrès ou, tout au moins, par la voie de la commission de discipline. Questionné au sujet de son attitude d’avant la tenue de la réunion ordinaire, le patron du FLN a indiqué qu’il avait refusé de répondre aux frondeurs pour le motif qu’il craignait pour la stabilité du parti. «Lorsque j’ai été désigné secrétaire général du FLN, j’avais et j’ai toujours eu cette obligation de préserver l’unité des rangs, car l’instabilité du FLN sous-entend l’instabilité du pays. Maintenant qu’il n’y a plus de crainte sur le sort du FLN, je ne peux pas être laxiste, j’appliquerai le règlement du parti», a-t-il indiqué. Toujours à propos des initiatives des redresseurs, visant à lui barrer la route, et les structures parallèles, le SG n’a pas pris de gants pour asséner que celles-ci sont «illégales et illégitimes». Rappelons que les anti Belkhadem n’ont pas encore cautionné le fait que 251 membres du CC aient signé la motion de soutien permettant à l’actuel SG de rester à la tête du parti. Et c’est justement à ce propos que Belkhadem a tenu à clarifier les choses en indiquant : « Je suis prêt à révéler l’identité des 251 membres du CC signataires de la motion de soutien. Des noms vérifiés par de vrais huissiers de justice, autorisés par le procureur de la République », a t il dit, dénonçant les informations diffusées par la presse qui ont évoqué « de faux huissiers payés par la direction du parti ». Apres donc une bataille gagnée haut la main par le SG et l’échec des contestataires de le faire partir, Belkhadem, qui a refusé de parler de crise a affirmé que « le FLN fonctionne normalement » et que tout ce qui s’est passé lors des travaux de la réunion du week-end a été porté à la connaissance du Président de la République, « dans le moindre détail ». Est-ce une pour faire croire que le Président Bouteflika, en sa qualité de président d’honneur du parti, serait en harmonie avec la tournure prise par les récents événements du parti? Si les frondeurs ne l’entendent pas de cette oreille, eux qui s’obstinent, par d’autres moyens, à faire aboutir leurs ambitions, y compris par la voie de la justice, il est quasiment certain que les jours qui viennent auront à nous renseigner sur les actions qu’ils comptent mener. Nous savons, d’ores et déjà qu’ils ont pris la décision d’ester en justice le secrétaire général, pour toutes les manœuvres, contraires aux principes du parti, usitées avant et lors de cette réunion, ainsi que l’huissier de justice qui a approuvé la liste des pro Belkhadem qui lui auraient notifié leur désir de le voir continuer à diriger le parti. En attendant la tenue de la réunion extraordinaire du CC, prévue pour le mois de septembre, pour débattre de la préparation des élections communales, nul doute que les redresseurs, au nombre important, ne pourront pas se permettre d’abdiquer et de laisser le SG agir à sa guise. Ils ont promis, par ailleurs, d’user de tous les moyens pour arriver à leur fin, qui n’est autre que le départ définitif de Belkhadem de la tête du parti. D’ailleurs, les Kara, Haïchour, Goudjil et autres opposants, ont été unanimes à dire que Belkhadem a été maintenu à son poste en utilisant des pratiques « louches ».

Ferhat Zafane

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