Longtemps confiné dans un silence inexpliqué, Abdelmadjid Sidi Saïd a décidé de prendre les choses en main au sein de la Centrale syndicale. Au cours d’une réunion qui avait rassemblé les 10 coordinations locales de la wilaya d’Alger, le secrétaire général de l’UGTA a menacé d’appliquer le réglement intérieur contre “tous ceux qui oseront transgresser” les statuts de l’organisation.La mise au point du patron du plus grand syndicat national ne s’adressait certainement pas aux simples adhérents, mais surtout à l’actuel secrétaire de la capitale, Salah Djenouhat, qui est également secrétaire national chargé de l’organique, lequel a affiché depuis des mois son ambition de se porter candidat lors du 11e congrès qui se tiendra, fort probablement, le 24 février 2006. Abdelmadjid Sidi Saïd a saisi cette occasion pour rappeler, à qui veut l’entendre, qu’il est “toujours secrétaire général et garant des statuts de l’organisation”. Autrement dit, il ne tolérera plus les réunions qui se tiendraient en dehors des structures organiques. Il a également exigé la tenue, dans les plus brefs délais, des assemblées électives des fédérations de la wilaya d’Alger. Sur les 10 unions locales que compte la capitale, cinq uniquement ont renouvelé leurs instances. Même le mandat de l’actuel secrétaire de l’Union de wilaya, Salah Djenouhat, a expiré depuis 2002, sans que des élections ne soient tenues. Pour donner plus de crédit à ses propos, Sidi Saïd a fait savoir aux présents que “seuls les documents des commissions mixtes de la tripartite” seront présentés à la prochaine réunion des trois partenaires sociaux, en vue de la signature du Pacte national économique et social. Et le chef de la Centrale syndicale veut, appremment, barrer la route, à travers cette déclaration, à ses adversaires, maintenant déclarés, au sein de l’UGTA. Il a aussi enfoncé le clou en évoquant “les appareils” au sein de l’Organisation. “ Nous avons besoin de militants et non d’appareils”, a-t-il fulminé, en faisant allusion aux fédérations qui ne comptent pratiquemnt que des responsables, étant donné que des élections n’ont pas eu lieu. Abdelmadjid Sidi Saïd a également exigé plus de transparence dans l’accession à des postes de responsabilité. Il demandera que les responsabilités soient confiées “par voie démocratiques” et met en garde ceux qui “écarteront des militants”.C’est, en fait, la première fois que Sidi Saïd aborde les problèmes internes à son orgnisation de manière publique. Lui qui s’était mis à l’écart de cette guerre des tranchées a fini par s’exprimer, certainement parce que la question commence à prendre des prportions sérieuses pour déstabiliser une organisation aussi puissants que l’UGTA. Avant le secrétaire général, d’autres fédérations, à l’image de celle des travailleurs maritimes, qui englobe notamment le port d’Alger, les douanes et les autres entreprises ayant un lien avec l’activité portuaire, qui avait dénoncé, à maintes reprises, le non-renouvellement des instances de l’Union de la wilaya d’Alger à laquelle elle est affiliée.Salah Djenouhat, que d’aucuns présentent comme le concurrent direct de l’actuel secrétaire général, se trouve ainsi devant une situation difficile à quelques mois du congrès dont la tenue coïncidera avec le 50e anniversaire de la création de l’UGTA. Et Sidi Saïd dont on a anticipé le départ est revenu à la charge. Et de quelle manière !
Ali Boukhlef