La commune de Ouaguenoun a vécu deux journées de vive tension, avec des émeutes et des affrontements entre jeunes de la localité de Tikobaïne et les forces de l’ordre. Selon des témoignages, tout a débuté avant-hier, mercredi, aux environs de 18h, lorsque des policiers ont arrêté un citoyen, au chef-lieu communal, qui transportait du sable à bord d’un engin Case. Tout en lui signifiant l’interdiction du commerce et de transport de sable, ils lui ont intimé l’ordre de les suivre au commissariat afin de lui établir un PV et, éventuellement, le poursuivre pour extraction illégale de sable. Après le refus d’obtempérer du citoyen, le ton est monté et c’est à partir de là que ça a dégénéré. En effet, plusieurs citoyens de Tikobaïne, pour la plupart des jeunes, ont commencé à attaquer les agents de police à l’aide de pierres et à brûler des pneus sur la chaussée, fermant ainsi la route qui mène de Tikobaïne vers Djebla et causant une grande perturbation de la circulation. Les affrontements ont duré jusqu’aux environs de 2h du matin et ont repris même le lendemain, jeudi, avec des forces de l’ordre qui ripostaient aux jets de pierres en lançant des bombes à gaz lacrymogène. Plusieurs personnes ont été blessées, dont trois agents de l’ordre qui ont nécessité l’évacuation vers la polyclinique du chef-lieu. La gravité de la situation a poussé le chef de daïra et le P/APC de Ouaguenoun à s’impliquer dans l’espoir de calmer les esprits et de ramener le calme, mais ce fut vain devant la détermination des émeutiers qui s’estiment harcelés par les forces de l’ordre qui, disent-ils, « ne nous laissent pas respirer », ajoutant que l’affaire du citoyen transportant illégalement du sable « n’était que la goutte qui a fait débordé le vase ».
R. Arkam
