Ces cortèges de tous les dangers

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Avec l’avènement de la saison estivale, les cortèges nuptiaux font leur réapparition sur les routes, avec leurs extravagances, mais aussi et surtout les excès de vitesse et autres folies routières. Ainsi, on ne compte plus les pointes de vitesse enregistrées lors de ces cortèges, qui virent parfois au « rallye », et dont certains se terminent en cortège… funéraire.

En effet, au niveau du chef-lieu de la wilaya de Bouira, les principaux boulevards de la ville, se transforment en de véritables champs de course, où tous les excès et les infractions au code de la route sont tolérés, pour ne pas dire permis. D’autant plus que les conducteurs des véhicules qui composent les cortèges, sont pour la plupart de jeunes adolescents bercés par l’insouciance et l’ivresse du volant. Dérapages « contrôlés », queue de poisson, dépassements dangereux et autres coups de volants sont l’apanage de ces « fous du volant ». La population ne sait plus comment réagir face à ce phénomène qui s’amplifie au fil des années, jusqu’à arriver à devenir une mode, ou carrément une  » tradition ». Bon nombre de citoyens interrogés sur le sujet se sont dit « choqués », par de pareils comportements, qualifiés de stupides. Othmane, un quadragénaire habitant au niveau du quartier de Harkat, en plein cœur de Bouira, n’a pas mâché ses mots à l’égard des conducteurs : « Les gamins qui sont à bord des véhicules sont tout simplement des crétins et de potentiels terroristes de la route ! », avant d’ajouter sur un ton vif : « Comment peut-on laisser impuni ce genre de comportement qui peut s’avérer meurtrier ? Pour moi, la responsabilité incombe entièrement aux services de l’ordre et plus précisément à la police ! », a-t-il souligné. Ce constat d’«impunité» est partagé par la quasi-majorité de la population. Cette dernière, semble se poser la question suivante : « Mais que fait la police ? ». Il est vrai que les agents de la voie publique font preuve d’une certaine tolérance, pour ne pas dire d’un laxisme certain à l’égard de ces chauffards de cortège. Aucune contravention établie, ni même une simple amende à leur encontre. Pire encore, certains agents « félicitent » les heureux mariés et tout le cortège, même si ce dernier file à toute allure dans une zone où la vitesse autorisée est de 50km/h. Malheureusement, cette tolérance peut s’avérer parfois fatale pour les membres des cortèges nuptiaux et de ceux qui ont le malheur de croiser leur chemin. On ne compte plus les tragiques accidents de la route qui ont pour cause, ces « cortèges de la mort ». Un citoyen dont le fils a perdu la vie lors d’un accident de la route ayant eu pour origine l’un de ces cortèges, dira que « les assassins qui ont pris la vie de mon fils, roulaient à 160 km/h au niveau du pont de Oued El Rakhem, à proximité d’un barrage de la gendarmerie ! Moi, j’ai perdu mon fils à tout jamais et les trois meurtries ont écopé d’un an avec sursis ! ». Avant de lancer un appel aux autorités : « Ne laissez plus ces gamins insouciants ôter la vie à des innocents. Moi, j’ai fait le deuil de mon enfant, mais je ne souhaite à personne, même pas à mon pire ennemi, de connaître la perte de son enfant ». Ce témoignage poignant suffit pour se convaincre de la nécessité d’agir afin d’éviter que ces cortèges de joie ne se transforment en drames.

Ramdane B.

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