Le développement au point mort

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A Aït Mahmoud, une commune relevant de la daïra de Béni Douala, les nombreuses privations et préoccupations poussent leshabitants à l’exode rural, une population estimée à 7 653 âmes qui font face au manque d’emploi et de logements, à l’insécurité et à la dégradation du cadre de vie.

Il convient également de noter que cette municipalité avait été classée zone à promouvoir, c’est-à-dire, qu’elle devait figurer parmi les localités privilégiées en matière d’investissement de l’Etat. Hélas, la commune patauge dans le sous-développement. En effet, en l’absence d’espaces d’épanouissement et de loisir, les jeunes sont guettés par les fléaux sociaux, notamment la drogue et l’alcool. «Les fléaux qui guettent nos jeunes étant nombreux, il y a lieu de proposer une alternative à travers la mise à leur disposition des moyens pour la pratique du sport tels qu’une aire de jeu, un foyer de jeunes ou une maison de jeunes ainsi que la mise en place du personnel adéquat. Malheureusement, cela s’avère ne pas être une priorité pour les responsables concernés. Même le stade communal où évolue le club phare, le KCT, est à la limité de la praticabilité et c’est l’APC qui le prend souvent en charge», déclare le maire. Quant au secteur de la santé la commune ne dispose que d’un centre de santé et de trois unités de soins, ce qui est insuffisant pour les neuf villages, pire, l’après-midi, les malades doivent se rendre à la polyclinique de Béni Douala, éloignée d’une dizaine de kilomètres. Une situation qui malmène les habitants lesquels réclament l’extension du centre de soins en polyclinique et la dotation de la municipalité d’une ambulance.

Les projets de développement tardent à voir le jour

L’alimentation de 3 200 foyers en gaz de ville prévue dans les jours à venir se fait toujours désirer. «Nous attendons depuis des années l’arrivée du gaz de ville dans nos habitations, hélas, cela ne semble pas pour demain, pourtant les oppositions ont été levées depuis maintenant plus de deux années», déplore Hizia de Tizi Hibel. Une autre habitante de Tagmount Azzouz relèvera la dégradation de la chaussée, des trottoirs au chef-lieu et la prolifération des méga-décharges sauvages dans plusieurs coins de la commune. A ce propos, M. Boudarene ne mâche pas ses mots pour fustiger les pouvoirs publics «responsables d’un tel laisser-aller». «Le projet de l’amélioration urbaine que la population attend avec ferveur a été bloqué. Un projet qui a vu le démarrage en 2009 et dont la concrétisation s’est, au grand dam des habitants limitée, à la concrétisation des travaux d’assainissement et de réseau de lutte contre les incendies», dira-t-il. Notre interlocuteur demande aussi l’extension de la décharge contrôlée qui n’a bénéficié que de 11 millions de dinars. Une décharge qui ne résoudra pas le problème de prolifération des déchets ménagers. Le territoire de la municipalité explique-t-il constitue 100% du bassin versant vers le barrage de Taksebt, et pour éradiquer ces décharges et protéger ledit barrage de toute pollution, «il est urgent de nous inscrire un centre d’enfouissement technique sur les PSD». L’édile nous informe aussi que la concrétisation d’un nouveau collège à Aït Mahmoud est nécessaire, d’autant plus que les collégiens suivent leur scolarité dans une ancienne SAS de l’ère coloniale. «Il n’échappe à personne que, si nous avons de bon résultats en PCD et FCCL, le développement est otage des secteurs desquels nous attendons une meilleure prise en charge des besoins exprimés», souligne le premier responsable. Il y a lieu de noter que vu la conjoncture actuelle, notamment dans les villages les plus reculés où le climat d’insécurité sévit, des meures d’urgences doivent êtres prises par les autorités concernées. A commencer par l’installation d’un corps de sécurité qui peut contrer la situation d’anarchie, le banditisme, la prolifération des débits de boissons, etc.

Arezki G.

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