Une menace sérieuse plane sur les cultures

Partager

Ils ne sont pas nombreux les propriétaires de terrains agricoles cette année à avoir fauché l’herbe sauvage de leurs champs. Cela, pour plusieurs raisons. La première étant la hausse des prestations des faucheurs professionnels (manuels) qui fixent leur salaire à hauteur de 1000 à 1200 dinars par jour à quoi s’ajoute celle du bottelage entre 50 et 55 DA la botte. L’autre raison étant la rareté tant de la main d’œuvre pour le fauchage que le bottelage. De plus, même l’écoulement du foin obtenu n’est pas facile à cause de la disponibilité du foin semé (l’avoine) que les éleveurs préfèrent. Car, il sert en plus à l’engraissement au même titre que l’aliment même si son prix est beaucoup plus élevé sinon doublé par rapport au foin sauvage à raison de 600DA la botte. Une autre raison qui freine la commercialisation du foin de 2e choix est le fait que durant ces deux dernières années, la majorité des agriculteurs de la région de M’Chedallah se sont remis aux cultures céréalières dont la paille est aussi très prisée par les éleveurs toutes filières confondues. Un ensemble de facteurs qui expliquent l’abandon cette année de l’herbe sauvage dont les importantes chutes de pluies durant l’hiver a été à l’origine d’une prodigieuse croissance de cette herbe dont la plus courte dépasse largement 1m de hauteur, en plus d’être fournie et compacte formant un épais tapi uni dans les champs. A Saharidj, tout promeneur à travers champs aurait remarqué ces hautes herbes qui enveloppent à moitié les oliveraies et figueraies qui sont l’espèce dominante d’arboriculture ne laissant apparaître que les cimes de ces arbres.La canicule de la semaine écoulée qui a accéléré le processus d’assèchement de l’herbe printanière. Le moindre départ de feu dans ces hautes herbes serait catastrophique pour l’arboriculture et mettrait même en danger les citoyens vu que cet important tissu d’herbe sèche encercle étroitement l’ensemble des agglomérations de la commune. Le facteur aggravant est le fait qu’elle est extrêmement inflammable et qu’il suffirait bien souvent d’un simple tison de bouteille pour provoquer un départ d’incendie qui se propagerait dans tous les sens en un clin d’œil. Les citoyens de Saharidj gardent encore vivace dans leur mémoire les terrifiantes conséquences d’un incendie en 1980 survenu dans les mêmes conditions que celles de cette année. Un incendie qui a ravagé 70% des surfaces agricoles et forestières du territoire de la commune. Plus d’une vingtaine de maisons détruites dans les villages Aggach et Ath Oualvane et une fillette de 9 ans asphyxiée et morte à Ighil Hamadh. Nous rappelons ce douloureux événement qui a laissé des séquelles chez les femmes et les enfants qui l’ont vécu en direct, pour souligner que ce cas actuel relaté doit être pris en compte tant par les pouvoirs publics que les citoyens qui doivent user de vigilance et surtout se tenir prêts à prêter main forte aux sapeurs pompiers peu équipés sachant que dans ce genre d’incendie, sa maîtrise passe par la rapidité de l’intervention et surtout le nombre de bras engagés dans la lutte. Recenser des bénévoles volontaires et les initier aux techniques d’extinction d’incendies serait d’un apport considérable pour limiter les dégâts, voire même de préserver des vies humaines.

O. S.

Partager