L’anarchie a redoublé d’ardeur depuis les débuts de la saison estivale et le retour du beau temps dans la ville de M’Chedallah avec la totalité de ses trottoirs débordant de toutes sortes de marchandises.
Cette défiguration n’épargne quasiment aucun quartier de la ville. Cependant, l’artère centrale Colonel Amirouche et la rue Mekhlouf Amar sont les plus en vue. Tout y est rangé : vélos, bouées gonflées, bassines géantes à côté d’articles de maçonnerie, cuvettes WC, receveurs de douche…brouettes, rouleaux de tuyaux de toutes dimensions en face de rôtisseries, crémeries côtoyées pas des appareils électroménagers, penderies garnies sur roues à proximité du poissonnier étroitement serré par des cageots de fruits et légumes, des corbeilles de pain, entre autres. Le tout disposé anarchiquement le long des trottoirs et constitue d’infranchissables obstacles pour les milliers de piétons qui fréquentent cette ville au double statut de chef-lieu communal et de daïra. Dès que le climat de la saison sèche s’est stabilisé et le risque d’averses surprises qui peuvent détériorer certaines matières écarté l’on s’empresse de squatter les trottoirs chacun devant son commerce en puisant dans le surplus de la marchandise stockée à l’intérieur des magasins et gardée en réserve en attendant le retour du beau temps pour procéder… à l’extension du magasin vers le trottoir. Ne reste alors aux piétons que la chaussée qu’ils disputent aux automobilistes. Une chaussée elle-même victime d’une occupation non moins anarchique par un stationnement des deux cotés de véhicules qui réduisent les larges boulevards en sentiers de chèvres. Pourtant, de part son statut, cette ville est dotée de tout les services réglementaires dont la mission est de lutter contre ce genre de désordre, tels que les services de voierie, ceux de l’hygiène, la brigade de la police de la voie publique, un service du commerce, un autre de la prévention…
Circuler dans la ville de M’Chedallah pour vaquer à ses occupations ou fuir l’étouffement d’un appartement par ces temps caniculaires, est loin d’être chose aisée pour un piéton qui doit être vigilant, rester constamment sur ses gardes pour voir où poser le pied. De plus, frôler une marchandise ou marquer un arrêt devant ces étals exposés sur le trottoir, c’est s’exposer à des regards furibonds transperçant sinon à des remarques pour le moins piquantes. De là à briser un objet par mégarde ou dans un moment de vertige ou de perte d’équilibre il vaut mieux sortir on portefeuille avant l’arrivée du propriétaire des lieux. Sachant que quelques articles électroménagers tels que les téléviseurs ou micro-ordinateurs à écran plat ou frigidaires grand format coûtent les yeux de la tête, ils ne sont pas nombreux les commerçants ayant un esprit sportif qui peuvent fermer les yeux sur une casse accidentelle.
Le collège et le lycée assiégés par un dépotoir sauvage
Au moment où les établissements scolaires se sont vidés de leur élèves pour les vacances estivales, l’environnement du lycée Ben Badis et du collège Moussi Ahcene ainsi que la localité de Tigzirine, relevant du chef-lieu de commune et de daïra de m’Chedallah, incite à la désolation, de par les déchets, déblais solides issues de restes des travaux de bâtiments ou des démolitions. entreposés a leur proximité qui plus est en bordure de la route et dans un ravin, transformé en retenue collinaire pour les eaux pluviales déversées par les affluents. Auparavant déjà au lieu d’un pont ou ouvrage busé à cet endroit, pour laisser couler ces eaux, les réalisateurs ont fait dans l’obstruction en optant pour des remblais compactés sur lesquels ils ont fait passer la route reliant le centre urbain vers Tigzirine, une de ces localités périphériques.
Cette situation n’as pas été sans se révéler dangereuse, quand, lors d’une grande crue, la protection civile mise en alerte par les habitants des environs qui ont eu peur des débordements de ces eaux et de glissement de terrains pouvant toucher leurs maisons, a du intervenir de nuit et dans l’urgence pour ouvrir des issues et faire usage des motopompes pour atténuer la furie des eaux. Celles-ci se transforment au printemps par leur stagnation en lieu de moustiques et foyers de maladies. Les complications venues s’y greffer avec ces décombres en question ne semblent pas avoir été suffisantes pour susciter chez les responsables concernés la prise de mesures adéquates pour arrêter le massacre et endiguer le danger à temps. Non seulement le déchargement s’est poursuivi, mais, plus grave encore, il s’en trouve des irresponsables jusqu’à déverser des blocs de pierres à même la chaussée, à quelques mètres de la clôture du collège. S’agissant d’un périmètre urbain, les autorités communales seraient bien inspirées de nettoyer l’endroit et d’établir une interdiction contre le déversement de ces débris. La parcelle devant le lycée Ben Badis, pleine de monticules de décombres du même genre, devrait, elle aussi, bénéficier de mesures idoines à même de donner à nos institutions d’enseignement leur conformité avec leur contenu qu’ils dispensent à nos élèves en matière d’hygiène et de protection de l’environnement pour en faire un réalité dans notre vie quotidienne .
Oulaid Soualah/ Mohand Meghellet

