Après 48 jours de grève de la faim, les greffiers ont décidé de mettre fin, momentanément, à leur mouvement pour le reprendre après le mois de Ramadan. En parallèle, le comité de soutien prévoit d’autres actions de protestation prochainement. « Le combat n’est pas terminé le mouvement de protestation va continuer, en organisant d’autres actions prochainement », a affirmé hier Mme Maghraoui, la coordinatrice du comité de soutien. Tout en précisant que la décision du gel de la grève de la faim a été prise suite à la détérioration de l’état de santé des grévistes. « Les familles des grévistes sont doublement pénalisés, par la détérioration de l’état de santé des grévistes d’une part, et les conséquences et les contraintes matérielles d’une autre part », lit-on dans le communiqué rendu public par le comité de soutien. Précisant que, « ce qui préoccupe le plus les familles, c’est l’approche des grandes chaleurs de l’été car les conditions de climatisation à la maison des syndicats sont précaires ». Le comité a tenu à dénoncer également la sourde oreille de la tutelle : « ni la déchéance humaine dans laquelle se trouvent les grévistes, ni les difficultés et les contraintes financières des familles n’inquiètent les autorités, qui se complaisent dans le silence et le mépris total face aux souffrances et la détresse des grévistes de la faim et leurs familles », a indiqué le même communiqué. Par ailleurs, la fédération nationale du secteur de la justice (FNSJ), affiliée au SNAPAP, a dénoncé les pressions exercées par les autorités sur les greffiers, suite aux grèves qu’ils ont tenues depuis le 10 avril 2012 : « certains responsables ont fait passer des grévistes au conseil de discipline, alors que c’est illégal », a estimé Mme Maghraoui. Il y a lieu de souligner, dans ce sillage, que la dernière grève observée par les greffiers a connu beaucoup de dépassements, selon la FNSJ : « Les greffiers ont fait l’objet de menaces, proférées par les responsables du secteur de la justice, afin de les empêcher de rejoindre le mouvement de protestation », a affirmé M. Belkacem, membre de la FNSJ, avant d’ajouter : « le ministère de la Justice ne veut pas mettre fin à sa politique de terreur ». Pour rappel, les greffiers ont déjà déclenché une grève illimitée, le 10 avril dernier, suivie de plusieurs rassemblements devant le siège de la tutelle à Alger. Cette action avait paralysé tout le secteur de la justice à travers le territoire national, car elle avait enregistré un taux d’adhésion de 95%, sans, néanmoins, trouver un écho au niveau du ministère. Le président de la fédération, Mourad Ghedia, avait estimé par le biais d’un communiqué que ses collègues étaient contraints à recourir au durcissement de l’action de protestation, après avoir usé toutes les voies, surtout après que la tutelle eut décidé de fermer les portes des tribunaux et des cours devant les employés, et procéde au remplacement des greffiers par des huissiers de justice.
Samira Saïdj