La chanson, cet art de l’éphémère, pour reprendre la phrase de Gainsbourg, n’en permet pas moins aux êtres endoloris de retrouver bonheur et quiétude.
Les «potions» dont nous gratifie régulièrement le groupe ANZA nous font accéder à cet univers où la sensibilité est souvent à fleur de peau. Et pour cause : ce groupe, composé du duo H’midou et Tahar, a gagné ses gallons au fil des ans, pour s’affirmer comme l’une des valeurs sûres de la chanson kabyle. Le nouvel album, disponible depuis jeudi 21 juin, confirme si besoin est, tout le bien que, néophytes et initiés, pensent d’ANZA. Comment peut-il en être autrement, quand on met tout son cœur à l’ouvrage, pour donner corps à des œuvres exaltantes, toutes indiquées pour les âmes en peine. A l’image de, «Tharwi Tayri», la chanson phare de cet album qui en compte neuf et un instrumental composé sur un rythme entrainant, convient au déhanchement. Toujours dans le registre paillard, «Roh Roh», «Sahlouyi», «Thmahandhiyi», montent en épingle l’amour et ses tourments. Une autre chanson intitulée «Dacut Dacut», met en équation les tares et les travers de la société. «Ighrivan», est un clin, d’œil sous forme de gratitude, à l’endroit de nos émigrés…
Avec une douzaine d’albums au compteur, le groupe ANZA continue, ainsi à pas feutrés, à évoluer sur les guillerets chemins de la chanson. Sa voie ouverte il y a 23 ans, emprunte les raidillons du … gémissement, authentique et sans fard.
N.Maouche

