Apres plusieurs reports, le procès des douze personnes, pour la plupart des chefs terroristes, qui auront à répondre aux accusations de «constitution de groupes armés, rapts, torture, destruction de biens publics et dévastation», aura lieu ce matin au tribunal criminel d’Alger. Parmi elles, trois individus tristement célèbres sont concernés. Il s’agit de Hassan Hattab, alias Abou Haydara, ex-«émir» national du GSPC, Amari Saïfi, alias «Abderrezak El Para», et Abdelmalek Droukdel, actuel «émir» national d’AQMI, qui sont impliqués dans des assassinats, enlèvements, tortures et attentats à l’explosif ciblant des lieux publics. Si le premier cité en l’occurrence Hattab, bénéficie de mesures spéciales après avoir fui le GSPC et rejoint les rangs de l’armée en appelant pour la paix, il n’en est pas de même pour Droukdel, chef terroriste toujours opérationnel et déjà condamné à la peine capitale dans plusieurs autres affaires, et «El Para», dont le cas pose problème du fait qu’il soit aussi recherché par des juridictions internationales pour le rapt de 32 européens en 2003. «El Para», ancien chef de zone du GIA, puis n°2 du GSPC, a été arrêté après une longue cavale qui l’a mené de Tizi-Ouzou au Tibesti, en passant par Illizi, Tamanrasset, Kidal, le Ténéré au Niger puis au Tchad, où il fut arrêté par le MDJT puis remis à Kadhafi, qui l’a livré à Alger, en 2004. Hormis ces personnages, le reste du groupe qui sera présenté devant le juge, aujourd’hui, est accusé de «constitution d’association de malfaiteurs, vols qualifiés et détérioration de biens de l’Etat». Selon la défense de l’un des accusés, les faits remontent à 2006, lorsque les forces de sécurité se sont accrochées avec des terroristes dans la région de Haïzer, dans la wilaya de Bouira. L’opération s’était soldée par l’élimination de quatre terroristes et l’arrestation d’un autre, Toumi Mohamed en l’occurrence, principal accusé dans cette affaire, ayant tué trois éléments des forces de sécurité.
Ferhat Zafane
