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La campagne de fauchage bat son plein

En dépit d’une chaleur torride qui sévit ces jours-ci dans cette région aux mille collines allongées, la traditionnelle campagne de fauchage a été entamée dans la commune de Zekri, à 75 Km à l’Est du chef-lieu de la wilaya de Tizi-ouzou, dès la première quinzaine du mois de juin au rythme d’une bonne ambiance synonyme d’une bonne récolte quantitativement et qualitativement. Armés de faux et d’une volonté de fer, les riverains rejoignent tôt le matin leurs propriétés et champs de foin avant même l’apparition des premiers rayons de soleil ceci bien sûr, dans le but d’échapper -un tant soit peu- à la chaleur de la journée. Une fois sur le lieu, les faucheurs étalent leurs outils de travail, des faux qu’ils prennent le soin de bien limer et affiner pour les rendre plus tranchants lors du contact avec les plantes fourragères, dès lors, les fellahs se séparent et laissent entre eux une distance qui varie de 10 à 15 mètres pour entamer dans de bonnes conditions le travail de fauchage. Le foin qui a déjà atteint sa maturité commence à céder ; le va et vient des faux ne laissent aucune chance à l’herbe sèche et affaiblie par le soleil. Dans de pareilles conditions de besogne ardue, les faucheurs n’observent de haltes que par intermittence notamment pour boire quelques gorgées d’eau pour étendre leur soif mais aussi, pour relimer les faux. Parfois c’est une découverte inattendue qui les oblige à marquer des arrêts de quelques minutes, des nids d’oiseaux particulièrement, des perdrix qu’ils n’osent même pas couper l’herbe autour car la légende populaire raconte que ces oiseaux de la famille des gallinacés, sont les gardiens de la propriété. Une fois le champ de foin anéanti et l’herbe coupée dans sa totalité il est laissé sur place pendant une période ne dépassant pas une semaine ensuite, il est rassemblé sous forme de sphères géantes pour faciliter le travail des botteleurs lors du passage de botteleuses. Interrogé à ce sujet, un éleveur de la région nous a fait savoir que le coût de bottelage pour cette année et de 50 Da, soit une augmentation de 5 Da comparativement à la saison passée, une hausse du prix que les propriétaires de botteleuses justifiés par l’augmentation du montant du fil d’attache et des pièces de rechange de la botteleuse et du tracteur agricole. Après le passage de la botteleuse qui a tout dévoré les fellahs se précipitent pour ramasser leurs récoltes désormais prêtes à être stockées dans des baraques de fortune, spécialement aménagées. Les bottes de foin sont acheminées par tracteurs agricoles, puis elles sont soigneusement superposées l’une sur l’autres loin de l’humidité et des eaux pluviales, certains éleveurs pour empêcher les rongeurs du coin de construire leurs nids au milieu des bottes de foin, mettent des quantités importantes de sel de table pour éloigner ces mammifères qui causent des dégâts considérables au foin stocké. Il est à signaler que le prix d’une botte de foin pour cette saison est de l’ordre de 300 Da la botte, ils sont beaucoup les éleveurs qui procèdent à l’achat de foin en cette période même de l’année pour améliorer leur stock, car les tarifs peuvent augmenter d’un moment à l’autre, particulièrement en période hivernale à l’image des intempéries passées, quand le foin a atteint 900 Da l’unité.

R. A.

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